lundi 29 octobre 2012

A la découverte du facteur de charge

L'inconvénient quand on a un FI qui est OPL, c'est qu'il est à peu près autant dispo que moi le simple routier de base.

Contact pris en milieu de semaine, Guillem rentre de Mexico vendredi et sera donc dans les parages ce W.E, voilà une bonne nouvelle..

Après de multiples rebondissements et réservations annulées, remplacées, repositionnées, pour cause d'avion école qui à la commande de richesse cassée, un autre qui finalement doit partir plus tôt, je me retrouve avec un DR400 180cv de réservé. Et puis finalement non, ce sera le F-GAVL, un DR400 150cv qui à une bouille bien sympathique

Ici le F-GXLM qui est exactement le même que son frère le VL


Il sagit bien d'un DR400 sauf qu'à la différence de nos avions école qui ont un moteur d'une puissance de 120cv, celui ci à plus de pêche, de plus en feuilletant le carnet de bord je me rend compte qu'il à la moitié du plein. Autre différence qui va quelque peu me perturber, est l'emplacement des différentes commandes ( batterie, réchauffe, etc...)

Le tableau de bord du VL

Pour comparaison, voici l'EK sur lequel je vole habituellement

En fait la planche du tableau de bord étant moins haute, ils ont été obligé de tout concentrer sur la fine bande du bas, et quand on à pas spécialement des doigts de fée, ça devient vite compliqué quand il faut par exemple tirer la réchauffe.

Guillem étant en vol avec un ami, et comme je sais qu'il va pas trop tarder à rentrer, je prend l'initiative de partir à l'avion, installer le système vidéo, brancher le système qui enregistrera le son des casques, et biensur attaquer la pré-vol.

Le VL m'attend sagement dans le hangar, et à mon arrivée, je pose mes affaires sur son aile, puis en fait le tour, comme pour faire connaissance avec lui, puis je monte sur son aile gauche, pose mes affaires sur le siège pilote, puis commence quelque-chose qui me servira de leçon pour longtemps.

Comme je me sert régulièrement de la gopro qui me sert ( entre autre ) à filmer mes vols, je ne la garde pas en permanence montée sur sa ventouse. Biensur j'ai vérifié 100 fois avant de partir que j'avais tout dans mon sac de vol, donc je commence à monter la caméra sur son support, et forcément il arriva ce qui devait arriver, a savoir que l'écrou qui sert à fixer la caméra sur son support, s'est barré, forcément sous l'avion, forcément comme on est en fin d'après midi la lumière ne m'aide pas vraiment, et forcément me voila parti pour chercher le ( tout ) petit élément pendant 20 mn. Jusqu'à l'arrivée de Guillem, qui me lancera un : " c'est ça que tu cherche? " Forcément le dit écrou était à ses pieds a 3m de l'avion et moi j'étais comme un con à 4 pattes sous l'avion entrain de chercher entre les deux jambes du train d'atterrissage. Ca c'est fait, à noter pour plus tard...

Je fini de préparer l'avion, puis vient l'heure du briefing, et je vais savoir à quelle sauce je vais être mangé.
Moi naïvement, je me dis que mon dernier vol d'instruction remonte à 4 mois, donc on va peut être y aller pépère pour la reprise. Penses tu......

Aujourd'hui ce sera : départ en 17, montée dans l'axe, sortie du circuit en respectant les procédures moindre bruit, puis on va revenir sur la prairie de la saone où l'on va attaquer les exercices de mania. Et je vais avoir le plaisir de revoir, le pilotage de base, les effets moteurs, le vol lent, le décrochage, les différentes checks, puis on va introduire deux nouvelles choses qui sont je dois l'avouer le truc qui me fait le plus peur : les virages à grande inclinaison et les virages engagés. Ca peut paraitre stupide, mais passé une certaine inclinaison, j'ai l'impression que je vais avoir mon FI sur le dos dans les virages à gauche, et inversement à droite. Et puis une sensation qui est toute nouvelle et je dois l'avouer assez désagréable pour moi : le facteur de charge.

Pour les moins aguerris de mes lecteurs ( si il y en a encore qui me lisent ), le facteur de charge est plus communément connu sous le terme de " G ".

Depuis un vol en sac de sable où je dois avoué que j'ai pas été bien du tout à bord pour la première fois, j'avais une grosse appréhention, mais l'avantage d'avoir un FI en qui on a entière confiance, c'est qu'on se laisse porter par son expérience.

Pour le moment, une fois révisé les précédents acquis, et vu comment bien coordonner ses virages en ayant une action  nous attaquons les virages à grande inclinaison. Comme pour chaque nouveauté, Guillem fera le premier, me montre la technique puis je m'exécute. A ma grande surprise et conformément à ce qui m'avait été dit au début de l'exercice, quand on est aux commandes, c'est bien moins désagréable. Et un virage à droite, nous ferons deux tours entre 45 et 60° d'inclinaison, puis la même chose à gauche. Finalement la technique rentre pas trop mal. Finalement le truc est de relever le nez de l'avion pour éviter de descendre et remettre des tours pour pas perdre de vitesse.

Ensuite vient l'heure de l'exercice de sortie du virage engagé. Comme dirait Guillem, voila le scénario : t'es entrain de voler avec ta copine, tu fais le malin ( Chose à éviter absolument en vol, volez sécurité les amis, faire le malin ne sert à rien du tout si ce n'est se mettre soit même en difficulté qui peut finir dramatiquement ), puis tu pars dans des virages à grande inclinaison sauf que tu fais pas gaffe à ce que tu fais puis.... Tu te retrouve à 60° d'inclinaison voir plus, le nez de l'avion pique vers le sol, la vitesse augmente, et là si tu fais rien tu es très mal. Technique : les gaz au ralenti, les ailes à plat, puis la ressource DOUCEMENT, ben oui ce serait balo de partir en décrochage maintenant.

Pour finir ce vol d'instruction, on fera 2 tours de piste, puis nous reviendrons nous poser.

Voila j'avais pas voler depuis le 15 juin pour cause d'emploi du temps pro bien trop chargé, mais là j'avoue j'ai pris un pied monstrueux, car toute petite victoire, j'ai réussi à poser l'avion moi même. Bon certes Guillem me disait quoi faire, mais bon... je dois avouer que je suis relativement fier.

Je commence à me sentir à l'aise aux commandes et à prendre mes repères dans cet espace en 3D, les réflexes rentrent petit à petit, bref que du bonheur.

Comme des images valent mieux que des mots, voici la vidéo du vol.


La suite bientôt...

;)

dimanche 20 mai 2012

Enregistrement de la trace de vol

A partir de la prochaine fois, en plus du récit de mon vol, je tacherai de vous apporter la trace du vol que j'aurais effectué.

Je suis resté longtemps à me demander comment trouver quelque chose qui me permette de  faire ça, à moindre coup, qui fonctionne bien et que l'on peut facilement lancer et laisser tourner sans s'en occuper.
Puis je suis tombé sur MotionX GPS, disponible ici sur le web pour 0.99€ . Cette application est compatible Iphone, Ipad, Ipod et fonctionne avec l'Ios 4.0.

L'avantage à mon sens est double : cette appli enregistre non seulement la trace du vol, mais également l'altitude sous forme d'un graphique, ou encore la vitesse. Toutes les unités sont paramétrables, ainsi on peut passer des kts aux km/h, des nm aux km etc...

Ici je vous en parle dans un but aéro mais des profils pour différentes activités sont disponibles : course à pied, équitation, cyclisme, etc...

Une fois le track enregistré, il sera biensur possible d'exporter la trace sous Google Earth via le fichier .kmz généré par l'appli. Cette dernière génère également un fichier .gpx dont je n'ai pas trouvé l'utilité. Vous pouvez envoyez le track enregistré soit par mail, facebook, twitter.

Voici ci dessous ce que ça à donné au cours d'un trajet professionnel entre Macon et Avallon :

La trace GPS


Le tableau reçut dans le mail de partage


Les deux fichiers générés

jeudi 17 mai 2012

Un apprentissage passe toujours par une phase de premières fois

Ce qui est drôle en aviation générale, c'est que l'on prend vite l'habitude des choses non prévues, qui vous arrivent dessus d'un seul coup.

Tout à commencé il y a quelques jours, je contacte Valérie pour programmer mon prochain vol, et manque de chance, elle sera en vacances le soir même. " N'hésite pas à contacter un autre FI " me dira-t'elle , ha voilà une bonne nouvelle, je vais quand même pouvoir voler. Voler oui, mais avec qui???

Etant nouveau dans ce club, je ne connais personne. Il y a bien un ancien cadre d'une boite où j'ai travaillé il y a quelques années, mais bon. Alors le premier objectif, avant même de penser à réserver un avion, et d'en trouver un de dispo en ces jours de beau temps, c'est de trouver un FI.

J'ai enfin accès à la partie membres du site de l'aéroclub, il me reste donc plus qu'à aller dans l'annuaire des membres et en trouver un où il y a marqué " instructeur " dans la case Profil. Le problème, c'est qu'il y en a 5 en tout, de ces tortionnaires d'élèves, alors comment choisir celui qui sera le mien alors que je n'en connais aucun?
Allez, je fais confiance à mon instinct de fin limier, et après avoir fait tout un recoupement de données hyper complexes que je ne vous expliquerais pas sous peine d'en perdre les 3/4, je choisis le premier dans la liste.

Oui mais voilà, ça le fait pas d'utiliser le numéro de portable de quelqu'un que l'on ne connait pas, donc je vais utiliser le mail, moins intrusif je trouve, du moins pour la première fois. Quelques jours plus tard, je reçois une réponse, ce dernier accepte à mon plus grand bonheur de voler à mes cotés, et me demande mes disponibilités.

Une fois recoupées mes dispos, celles de guillem, et celles des avions, RDV est pris pour mercredi 16 Mai 17H. Yesssssss

Guillem réserve pour moi l'avion sur le créneau de fin de journée, et ce coup là, ce sera le F-GXEK, l'avion école le plus récent. Souvenez-vous, la dernière fois j'avais volé sur le F-GDYX, le plus ancien des deux.

La planche de bord du F-GXEK

Et celle du Yankee Xray de la dernière fois


Ce coup-ci, il sagit également d'un DR400-120, sauf que ce dernier a une planche de bord plus récente, les freins sont en haut des palonniers, donc s'activent avec les pieds. C'est simple, tu appuies à droite ça freine la roue droite, tu appuies à gauche ça freine la roue gauche. Vive les freins différentiels, qui te permettent de tourner sur une roue.

17H10, je viens d'arriver un peu en retard à l'aéroclub, mais je ne m'affole pas plus que ça car je sais que Guillem est en vol avec d'autres élèves, et plus tôt dans la journée, m'a prévenu qu'il risquait d'être en retard. A Mâcon, contrairement à une plateforme de la région Parisienne comme Saint Cyr par exemple, nous n'avons pas réellement de parking matérialisé pour stationner nos véhicules, donc on se gare entre la route et les hangars, et quand vous êtes comme moi et que vous avez une voiture familiale 7 places rallongée, et bien c'est fin. Je vais donc choisir l'endroit où il y a le plus de place, et ça tombe pile en face du parking club, comme ça je verrai tout de suite si Guillem est rentré. En longeant le hangar sur la route, vitre conducteur grande ouverte, j'entends un bruit de moteur...

Voila ma monture qui vient de se poser

Bon ça va, je suis pas en retard finalement, je prends mon sac de vol, vérifie que j'ai tout pour la X-ième fois. Des fois que mon carnet de vol ou je ne sais quelle autre chose, soit mystérieusement sortie du sac qui se serait miraculeusement ouvert tout seul, et se serait volatilisée.

Je passe le portail, puis me voilà devant l'aéroclub, une petite pensée pour mes amis, je leur indique que je me trouve ici grâce à l'application " tête de livre ". En passant, je ne sais pourquoi, comme un réflexe qui s'installe, je jette un oeil à la manche à air, c'est bon, le vent est favorable. En plus l'atmosphère est entrain de sécher, les nuages se dispersent, ça devrait bien se passer. 

Me voila rendu devant les locaux du club, oulaaaaaaaaaaa, mais c'est qu'il y a du monde là dedans, mais c'est qu'en plus je connais personne. Bon.... Pile le genre de situation où je me sens très très très mal à l'aise. Je vais donc dire bonjour au peu de personnes qui m'ont remarqué, puis je vais me glisser dans un coin, et me faire tout petit, voire tout petit.

En fait j'apprendrai plus tard qu'il y a un voyage club en corse ce samedi, donc tous ces gens viennent préparer leur expédition en direction de l'île de beauté.

Puis voilà 3 personnes qui arrivent, deux personnes qui ont l'air tout aussi perdues que moi, et une troisième un grand monsieur, qui fait de grands gestes, semble mimer le comportement d'un avion avec ses mains, oula lui c'est un instructeur. Enfin on dirait bien. Puis soudain ce grand monsieur se dirige vers moi avec un large sourire, " Matthieu ? ", heuuuuu il me parle là non? " Oui c'est moi ". Il se sera présenté dans la foulée, et après m'avoir indiqué qu'il sera à moi dans 5 minutes le temps de finir son débrief, m'encourage à consulter la météo sur le PC prévu à cet effet. Heu moi tout seul??

Bon ça commence bien, la connexion internet semble déconner, je décide donc d'aller chercher un dossier météo au bureau météo France qui est dans le bâtiment juste à coté. Après tout la dernière fois Valérie m'avait dit que l'on pouvait, donc.... Entre temps, Guillem m'aura rejoint là bas, et semble content que j'ai pris cette initiative pour ne pas rester sur une difficulté.

De retour à l'aéroclub, après avoir expliqué à mon FI ce que j'ai fait la dernière fois, voilà l'heure du briefing avant vol : " Aujourd'hui, dans un premier temps, nous allons travailler le réglage de l'indicateur de cap. Une fois en vol, je vais te dérégler cet instrument, puis à partir des données du compas, tu me le régleras correctement. Attention, pour que le réglage soit juste, il faut avoir les ailes à plat. Puis je te ferai te mettre dans différentes situations, y compris en virage à grande inclinaison, où nous pourrons vérifier que le compas à ses propres limites duent au champ magnétique. Suite à ça, nous travaillerons autour des effets moteur. Dans un premier temps, à partir d'une situation de vol en palier,je te montrerai que quand tu mets les gaz à fond le nez de l'avion va partir à gauche, et bien sûr en même temps il va chercher à monter. Donc nous allons voir comment continuer à voler en palier, quoi faire, et bien observer comment l'avion se comporte exactement. Puis quand tu auras compris le système, je te ferai des petites surprises, du genre je te demande de prendre un cap par la droite ou la gauche, puis en plein virage je te dérègle l'indicateur de cap, et je te couperai les gaz ou au contraire, te les mettrai à fond. "

GLOUPS, élève déconfit.... Tout ça??? Heu c'est QUE mon deuxième vol msieur le FI... Et bien heureusement que j'ai dormi une heure avant de venir...

Briefing terminé par des explications de théorie, du genre pourquoi l'avion à le nez qui part à gauche quand on met plein gaz, pourquoi le compas est perturbé en virage à grande inclinaison. J'ai eu le droit bien sûr à la question qui tue et sur laquelle je ne m'étendrai pas pour cause de honte. Puis le moment des questions, et c'est parti, on se met en route.

Et moi machinalement, je me dirige vers les documents de l'avion, prends son carnet de bord, le consulte. Je constate qu'il sort de chez le mécano, qui a fait une révision dessus, le pilote qui m'a précédé n'a pas indiqué d'éléments particuliers, donc à priori l'avion va bien, mais la pré-vol servira justement à confirmer ce dernier point. Et pour finir, je fais le bilan carburant, et constate qu'il reste 2H30 d'autonomie. Suffisant pour notre vol local. Et puis comme me l'indique Guillem, il faut éviter de partir avec un niveau trop juste. Il faut toujours en avoir un peu plus que nécessaire, au cas où pour une raison ou pour une autre on ne puisse revenir sur Mâcon, et soit obligés d'aller nous poser à Chalon/saone, ou Bourg en Bresse qui sont les deux plateformes les plus proches.

Je prends la sacoche de l'avion, puis les clefs, un casque dans le tiroir des élèves, puis nous voilà partis à l'avion.

Arrivés devant l'Echo Kilo, je me rends vite compte que le vol va avoir une toute autre saveur que le précédent, car chaque instructeur a sa façon de faire. Déjà un indicateur bête et méchant, je n'ai jamais réussi à tutoyer Valérie la dernière fois, qui me l'avait pourtant demandé. Alors qu'avec Guillem, ça passe super bien, on s'est tutoyé dès le premier contact au téléphone, et je me sens vraiment à l'aise à ses côtés. Peut-être que le statut de chef pilote de Valérie inconsciemment, me gène un peu, je ne sais pas...

Guillem m'indique de m'installer, et de commencer la pré-vol. " c'est toi le pilote, moi je suis juste là pour te guider si tu en as besoin. Si tu sais faire, tu fais, si tu as des doutes, des questions, tu n'hésites pas je suis là ". Voilà une façon de faire qui me convient. La dernière fois j'étais rentré frustré et maintenant je sais pourquoi, je n'avais quasiment rien fait, j'avais quasiment passé le vol en tant que spectateur. Bon j'exagère un peu, mais c'est mon ressenti de cet instant. Aujourd'hui je vais TOUT faire moi même. Et je me rendrai vite compte, que je vais en faire bien plus que je ne le pensais, et qu'après tout, flight c'est vachement bien, et que certains automatismes sont bien présents.

A présent je réalise ma pré-vol, de tête, en veillant bien à ne rien oublier. Face à l'avion, après avoir vérifié le cône, et l'hélice, ainsi que les entrées d'air, je me retrouve confronté à un problème : je sais qu'il faut que je vérifie la tension de la courroie d'alternateur, et sur le Yankee Xray elle se voit bien, mais là, rien. Pourtant je la cherche mais je la vois pas... Elle doit bien être quelque part... Allo Guillem, j'ai un problème.... Guillem? pas de réponse... Bah il est passé où?? Lui aussi il a disparu... Bon et bien je vais continuer à chercher cette satanée courroie en attendant que mon FI revienne de je ne sais où. Et me voila plié en deux sous l'avion quand j'entend : " Tu as un problème? ". Haaa le voilà... Puis une fois le problème exposé, il m'expliquera que sur cette version du DR400, plus récente, le carénage moteur est différent, et recouvre quasiment entièrement cette fameuse courroie que je cherche. Il faut donc passer la main dans l'entrée d'air à gauche du cône pour y accéder et vérifier sa tension.

Fin de la Pré-vol. Nous nous installons à bord, et là, première victoire, j'ai réussi à glisser mon mètre 80 sur le siège de gauche avec bien moins de difficultés que la dernière fois... Surtout ne pas s'appuyer sur la casquette m'avait dit Vincent quelques mois plus tôt, super réflexe dira Guillem. En fait la technique est simple : main gauche sur le bord de la verrière pour pas y faire de traces de doigts ( c'est mon coté maniaque ), la main droite en appui sur le siège, pied droit, pied gauche, les fesses contre le haut du siège, puis on se laisse glisser dans le fond... Sans jamais s'appuyer sur la casquette. Et hop vous voilà assis aux commandes d'un DR400 qui sort juste de révision.

Je branche mon casque, et là je m’aperçois que l'écrou qui fixe l'écouteur gauche à l'arceau s'est barré... Grand moment de solitude de chercher un écrou d'un diamètre de 5 à 8 mm dans un DR400. Y'aurait eu une photo à faire : élève à 4 pattes sur l'aile gauche de l'avion et le maître à 4 pattes sur l'aile droite. Je sais pas pourquoi je sens que ce détail va donner des idées à quelqu'un...

Finalement l'écrou sera retrouvé sous l'aile gauche de l'avion, ouff je vais avoir les 2 oreilles couvertes...

Bon on en était où?? Ah oui, on était juste installés dans l'avion. Le casque branché, voilà l'heure de lancer les check-lists. " Tu prends la check-list et tu la déroules " me dira guillem. Ok fallait pas me tendre la perche... 5 minutes plus tard, j'appuie MOI MÊME sur le démarreur, et ça démarre au quart de tour... Et le FI à pas hurlé, donc à priori c'est que tout va bien. Nous voilà prêts à rouler, Guillem m'explique qu'il est le moment de faire le message radio, et que pour ce vol, il se chargera de la radio afin que je me concentre sur le pilotage, surtout qu'il y a pas mal de monde sur la plateforme cette après midi. Il m'explique comment il construit ce message, puis le diffuse. Nous voilà partis pour le point d'arrêt 35. Les premiers mètres furent assez comiques, car ces palonniers sont beaucoup, beaucoup plus sensibles que ceux du Yankee Xray. Guillem reprendra les commandes histoire de me remettre dans l'axe. Nous voila repartis, et nouvelle boulette, au moment de tourner a droite sur le prochain taxiway, v'la pas que j'appuie sur les freins... bon nouveau système faudra forcément un temps d'adaptation!

Arrivés au point d'arrêt je me ressaisis de la check-list, puis fais mes essais moteurs, je perds pas plus de 150tr/min sur les magnétos, 80 avec la réchauffe, la température est bonne, la pression également, tout est dans le vert, un cran de volet, la pompe sur ON et nouveau message radio. Première feinte du FI : " j'ai un truc à faire là tu t'occupe du message radio? " Ben voyons... " Mâcon du Foxtrot Echo Kilo, je rentre sur la 35, et remonte la piste " Guillem me regarde l'air surpris mais aucun mot ne sort de sa bouche, je vérifie une dernière fois qu'il n'y a personne en finale, puis j'enlève le frein de parc, je m'avance sur la 35, la remonte, et sur instruction de mon instructeur, utiliserai la raquette pour faire demi tour. " ça passe largement sans la raquette, mais elle est là alors autant s'en servir " dira-t'il. Avec son aide précieuse, je m'alignerai pile poil sur l'axe de la piste. Puis je le vois du coin de l'oeil, une fois les dernières vérif faites, avancer son pouce vers le bouton de transmission avant de la retirer et me dire : " tu sais faire visiblement alors à toi le message, sauf si tu as un doute, je suis là "... " Mâcon du Foxtrot Echo Kilo aligné piste 35 je décolle " Et là je pensais que Guillem allait prendre les commandes, tu parles... " allez Matthieu, les gaz à fond et c'est parti !! " Heuuu moi?? là comme ça.. c'est tout?? Allô? non c'est bien à moi qu'il parle.. Et bien vas y mon petit gars, réalise ton rêve!!

Les gaz à fond, je suis surpris par la rapidité avec laquelle l'avion prend de la vitesse, normal on a deux heures d'autonomie en moins par rapport à la dernière fois, donc du poids en moins, donc ça pousse ( enfin tire sur cet avion ) plus, donc on prend plus vite de la vitesse. Guillem m'avait prévenu qu'à partir du moment ou je mettrai les gaz, tout ce que je ferai, ou penserai, je devrai le faire à voix haute... C'est là qu'on se rend compte que soit on a trop joué à flight, soit on a trop regardé de vidéos du far-west : " le badin est actif, pas d'alarme, décision : on continue, 110 Km/H, rotation " sauf que comme c'est mon premier vrai décollage, entre la charge émotionnelle ultra intense, et l'absence de savoir, forcément j'ai trop tiré sur le manche, et on s'est retrouvés propulsés en l'air un peu fort... " Matthieu, tu as l'air de maîtriser, je peux descendre si tu veux... " Ben non j'ai besoin de toi encore sieur Guillem. Je sais juste qu'a 110 km/H il faut faire la rotation, la vitesse de montée 130. " Tu connais la procédure après décollage en 35 ? " Je lui réponds où j'agis?? Agir et risquer de faire une bêtise est risqué mais en même temps on est déjà à 400 ft ASFC et la procédure commence à 300, sans compter qu'à 500 ft au dessus du sol on doit rentrer les volets, couper la pompe, etc... donc j'arrête pour une fois de me poser des question et j'agis... Virage à gauche, je me reporte verticale de l'autoroute, puis je la longe vers le nord, tout en rentrant les volets et coupant la pompe. Guillem semble satisfait. Bon je ne vous dis pas que mes virages étaient coordonnés ou que ma montée initiale uniforme, ni dans les règles de l'art, après tout ce n'est que mon deuxième vol, mais les bases et les réflexes les plus importants sont là, et ça c'est déjà une grande victoire. Ça rentre... Yes

Et là les ennuis commencent, je sais pas pourquoi mais quand guillem m'a demandé de monter à 2800ft, j'ai commencé à avoir le CPU qui montait en pression. Puis premier virage par la droite direction plein sud, et là en plein milieu, Guillem se jette sur l'obs de l'indicateur de cap et me mets plein Ouest. Sauf que je suis en virage, que le nez de l'avion pointe à l'Est et que je dois avouer on est déjà bien secoués par les turbulences de fin de journée. Mon premier réflexe : remettre les ailes à plat, même si je suis pas dans la bonne direction, mais il me faut re-régler cet instrument. Je fais bien gaffe à faire une bonne lecture de la boussole et pas me planter de sens pour le décompte, puis règle mon indicateur. Bon voilà, puis les exercices autour de cet objectif se sont enchaînés tout au long du vol, j'ai même été surpris de voir que passé 45° d'inclinaison en virage, les commandes à droite pour le coup, le compas ne bouge plus... le nez de l'avion plein sud, le compas indiquait le nord, puis une fois les ailes à plat, hop, il se ré-aligne  immédiatement.. Toujours cette histoire de l'axe du champ magnétique.

Puis commencent les exercices sur les effets moteurs, on réduit le régime à 1800 Tr/min et on maintient le palier tout en mettant du pied à gauche légèrement pour contrer les effets du moteur, l'incidence augmente pour compenser le manque de portance dû à la réduction de vitesse. Puis la PAF dé-réglage de l'indicateur de cap, résultat le CPU de l'élève à 200%, entrain d'essayer de garder un palier comme il peu tout en réglant l'indicateur de cap.

Au bout d'un moment, une fois secoués par les turbulences des monts du beaujolais pendant 10 minutes, la phrase que connaissent tous les élèves à été lancée : " Matthieu tu nous ramènes au terrain? " Ok. Où est la Saône? Elle est là, je la longe plein Nord, arrivé au dessus de Carrefour, j'oblique par la gauche pour éviter Mâcon, et je serai verticale terrain. La verticale terrain se fait à 2200ft ici, je suis à 2900ft donc c'est bon, il faut juste que je perde 700 ft pour être pile dans les clous. Une fois verticale terrain, je me rends compte que j'ai fait l'erreur du débutant, je me suis pointé verticale terrain, juste au dessus, et au moment de chercher la manche à air pour vérifier que le vent venait toujours du Nord, ben j'ai vite été embêté. Virage à droite pour m'écarter, puis inclinaison franche de l'avion à gauche pour me dégager la vue sur la manche à air, je valide le vent du nord.

Sur les précieux conseils, et guidages de Guillem je m’insère dans le tour de piste pour un complet. Je dois avouer qu'à partir de ce moment j'ai plus rien suivi, mon cerveau était déjà largement surbooké, j'écoutais et j'agissais, selon les instructions qui m'arrivaient. Sauf qu'il fallait tout de même le poser l'avion, et que même là Guillem m'a laissé faire. Tout ce que j'ai retenu de la toute fin de ce vol fantastique, c'est le pont du TGV qui est le point de repère pour virer en finale depuis la base.

Guillem prendra quand même le manche juste au moment du contact des roues avec le sol car mon plan de descente étant un poil trop fort, j'avais pris un peu de vitesse et j'allais avoir un retour au sol un peu trop franc. Puis retour au parking du club après avoir tout pilé, debout sur les freins et arrêté l'avion en moins de 100m, là aussi j'ai été surpris... Il parait qu'on le fait une fois, et après on jauge...

Voilà, je viens de loguer 47 minutes de pur bonheur sur mon carnet de vol, et j'ai trouvé un FI qui me convient parfaitement, avec qui je suis à l'aise, en pleine confiance, et qui est à la fois très exigeant, mais très pédagogue.

A bientôt pour de nouvelles aventures....

;)

lundi 30 avril 2012

Et pourtant ça avait mal commencé

Samedi 28 Avril 15H30, comme un objectif, cet ultimatum raisonne dans ma tête et le compte à rebours est lancé. Voila presque 15 ans que j'attends ce moment alors forcément, je suis impatient!!

on est vendredi soir, il est 23H, et comme bien souvent le vendredi soir, je suis au boulot, pourtant pas si loin de la maison, mais je suis au boulot. Et comme bien souvent quand je suis au boulot, j'attends. D'habitude quand j'attends au boulot, je trouve toujours un ou deux collègues pour partager nos histoires de route, nos expériences, discuter comme si on se connaissait depuis toujours, alors que l'on s'est rencontré 5 minutes plus tôt. Mais ce soir je suis ailleurs, mon esprit n'est même pas là alors qu'il devrait... Je suis assis dans le véhicule de tête et je n'attends qu'une chose c'est de rentrer chez moi, de rejoindre ma femme que j'aime tant, mes enfants, ma petite famille qui me manque tellement et qui m'attends. Mais aussi mes amis, qui sont chez moi entrain de m'attendre eux aussi. Et puis accessoirement, j'ai cette douleur qui me déchire depuis quelques heures, comme régulièrement depuis quelques mois, j'ai mon articulation sacro-illiaque droite qui me fait terriblement mal. Ça dure 1 jour ou 2, ça arrive petit à petit jusqu'à ne plus pouvoir poser le pied par terre, et ça part subitement en moins de 5 minutes, mais je ne suis pas là pour me plaindre ( je réserve ça à ma chère et tendre :p ) donc revenons à nos moutons.

23H40, je suis enfin libéré, la personne qui contrôlait mon chargement vient de me rendre mes clefs, je vais donc pouvoir fermer les portes de la remorques et enfin rentrer à la maison. Une fois sorti de chez le client, j'ai grosso modo 45 minutes de route pour rentrer au dépôt, plus le temps de ranger mon outil de travail à sa place, de ramasser tout mon bazar accumulé cette semaine, de remplir toute la paperasse... et je pourrais rentrer chez moi.

1H00, me voila enfin devant la maison, et ce que j'aime quand je rentre chez moi, c'est entendre tout ce bazar à l'intérieur, des cris d'enfants qui jouent, les rires des parents qui racontent des bêtises, et comme bien souvent, je marque un temps d'arrêt devant la porte pour profiter de cette ambiance vue de l'extérieur, juste une seconde ou deux, juste le temps de me rendre compte qu'il y a de la vie dans cette maison, même à 1H du matin. Puis à mon entrée, Léa, Lucie et Camille se jettent sur moi pour me saluer, comme toujours. Le temps d'embrasser ma compagne ( un jour je vous parlerais plus longuement de cette femme formidable, que j'aime passionnément, et qui me supporte depuis plus de 7 ans ), d'embrasser la petite dernière, Louise, qui malgré son mois et demi s'agite dans son transat frénétiquement à chaque fois qu'elle voit passer un " grand " dans son champ de vision, si seulement elle pouvait aller jouer elle aussi... puis je finis par saluer ce couple d'amis, qui sont venus passer la soirée chez nous. Et me voila à table avec ces personnes que j'aime, nous partageons quelques verres, beaucoup de bêtises, puis emportés les uns et les autres par la fatigue, il est grand temps d'aller se coucher. Surtout que demain est un grand jour...

Ça y est le jour se lève enfin, après une nuit horrible à tourner dans tous les sens afin d'essayer de trouver une position où je ne souffre pas trop, je décide de me lever car j'en ai marre de pas dormir, un câlin à madame, et c'est le drame, je ne peux pas poser le pied par terre..... et là tout s'écroule, comment monter dans un avion alors que je ne peux même pas sortir de mon lit?? j'essaye malgré tout de me lever, j'arrive non sans peine à aller jusque dans la cuisine, en me servant d'une chaise comme déambulateur ( interdit de se moquer, même si je comprends l'envie ;p ) et la mission trouver un truc pour me soulager... mission accomplie, maintenant, je vais retourner me coucher mais avant je vais aller lever les enfants, et croyez moi que sortir 3 filles de leur lit quand on peut pas se tenir debout et encore moins se baisser, et bien c'est très compliqué. La tradition veut que le week-end commence toujours par un câlin familial dans le lit parental, comme pour nous retrouver tous les 6 après nous être croisés toute la semaine ( enfin c'est surtout moi qui ai croisé mes 5 nénettes ).

Bon et maintenant? et bien j'ai toujours horriblement mal, et dans 6H je dois être sur le terrain pour mon premier enseignement en vue de la préparation du PPL. Que faire? Céline me conseille de prendre RDV chez le médecin, il est même envisagé que j'aille aux urgences, bon je me rabats sur le médecin du village que je ne connais pas, mon médecin étant en vacances et ne pouvant toujours pas me déplacer, je me vois mal faire 20km pour aller à l’hôpital alors qu'il me faut une aide pour me déplacer dans la maison. RDV est pris pour 11H. Et je me décide avec la plus grande peine, et la mort dans l'âme à annuler mon RDV de cette après midi. Après tant d'années d'attente, d'obstacles passés, surmontés, j'y étais enfin, ça commençait à sentir bon le 100LL et pourtant tout s'arrête là bloqué au lit.

Il va donc falloir que je me prépare pour mon RDV  chez le médecin, et après avoir trouvé une position sur le bord du lit ou j'ai un peu moins mal, je me lève non sans mal, et là comme par miracle plus aucune douleur.. aussi bizarre que ça puisse paraître, a chaque fois c'est comme ça, je souffre comme c'est pas permis et en 10 secondes la douleur à disparue.

Et là je vous garantie qu'il m'aura fallu seulement 30 secondes ( en gros le temps de vérifié dans la maison que je me déplace bien et sans douleurs ) pour rappeler l'aéroclub et re-fixer mon RDV, bon comme la première fois, je laisse un message sur le répondeur car la chef pilote à dû très certainement partir en vol.

Après avoir passé la matinée à rien faire à la maison ( ben quoi c'est aussi fait pour ça le WE non? ), je prépare mes affaires pour cette après midi. Je mets en charge l'Ipad, les 250000 et 500000 sont chargées et opérationnelles, j'imprime la version papier de la VAC de LFLM pour l'avoir sous la main, je prends un bloc note et un stylo pour noter une instruction de mon FI ou du contrôle, un ATIS, une clairance, et bien sur embarque mon carnet de vol. Voila l'heure du déjeuner, puis de coucher les enfants pour la sieste, et c'est l'heure du départ pour l'aéroclub.

Sur le chemin, je ne change pas mes habitudes, les red hot à fond dans les hauts parleurs de la voiture, et surtout je respire, je respire, je respire et je respire encore... Il faut dire pour ceux qui ne me connaissent pas que je suis un grand stressé de la vie, je stresse pour un rien et quand ça me prend, et bien, comme pour tout le reste je ne fais pas semblant. Et chez moi le stress se manifeste d'une manière quelque peu embêtante pour l'aviation. Donc je me détends, en mettant le son encore plus fort, puis je respire, je me décontracte, j'essaye de penser à autre chose, tout en récitant mes classiques... bord d'attaque, bord de fuite, ailerons, volets, empennage, volant de compensation, badin ( oui oui Valérie je sais on dit anémomètre et badin est le nom de l'inventeur..:p), horizon artificiel, bref je sais que je vais être questionné, je sais que l'on va tester mes connaissances alors je ne veux pas passer pour un con ( gardez ce que je viens de dire en mémoire pour plus tard!!).

En arrivant à proximité de l'aéroclub bizarrement je suis ultra détendu d'un seul coup je me sens comme un gosse, vous savez comme la nana, dans la pub, qui est dans le tgv et qui s'enfonce dans son siège qui se transforme en nuage sous les effets d'une barre chocolatée très appréciée des enfants dont le nom commence par kinder et finit par maxi. Et plus je m'approche, plus je pense aux autres, aux quelques personnes grâce à qui je suis là... D'abord en tout premier lieu grâce à Céline, mon amour, qui supporte mes histoires d'avion depuis 7 ans et qui accepte de sacrifier un morceau du peu de temps que l'on passe ensemble pour que je puisse assouvir ma passion. Puis à mes copains d'internet, d'IVAO, depuis le début Sylvain, patrouille suisse, MR Jean Louis Coussot( qui habite à 5 km de chez moi et que je n'ai jamais rencontré ), pépé, Yann#2, Yann#1, Claude, Rémi, Michel ( si si vous savez c'est ce grand monsieur qui sais retranscrire sur une feuille de papier au travers d'un dessin toujours humoristique ce fameux instant T ), David W, Fred O, Ugo et pour finir les deux personnages qui m'inspirent le plus en matière aéronautique : Jérémy, et le grand Vincent B ( si si vous savez celui qui va bien finir par faire son IR(A) ). Aussi bizarre que cela puisse paraitre, je sens comme un oeil bienveillant par dessus mon épaule, comme si quelqu'un avait un oeil sur moi et ma formation... quelqu'un que j'admire énormément et qui un jour à dit à deux passionnés qui entament leur PPL(A) : " vous deux je vous ai à l'oeil ". Et au final c'est presque ce dernier qui, inconsciemment, m'a amené à pousser les portes de l'aéroclub, au travers de ses vidéos magnifiques, de ses photos à couper le souffle, et de ces récits que je me délecte à parcourir à chaque retour d'expérience. Et je ne parle même pas de tout le bonheur qu'il a su me donner en me faisant profiter d'un vol au dessus de la normandie.

Ça y est c'est la dernière ligne droite, les derniers 500 mètres avant d'arriver sur le parking de l'aéroclub, et je tenais à partager à ce moment là exactement une image avec vous, ou plutôt deux images, prises sur le vif, qui en y repensant m'ont quelque peu fait rire. 


Si si je vous jure il y a bien un aéroclub là juste derrière...


Pour savoir si on est bientôt arrivé, il faut regarder dans le rétroviseur de la voiture !!

Me voilà enfin sur les lieux, rencontre avec Valérie la chef pilote qui sera mon FI puis on fait la traditionnelle paperasse de début de formation : elle me fait remplir mon carnet de vol ( et en passant me tape gentiment sur les doigts car j'ai rempli mon adresse au stylo noir et non au crayon de bois ), fait une copie de ma Classe2, me donne mes accès privés au site internet permettant les réservations des avions, me donne le code de l'aéroclub, puis direction la météo. Sur cette plateforme, nous avons la chance d'avoir un bureau de météo france où nous pouvons nous rendre quand nous le souhaitons pour avoir un dossier météo de 8 pages, avec si il le faut, un briefing de l'ingé prévisionniste. Tiens voila un personnage avec qui il doit être très intéressant de discuter, surtout quand tu débutes ton PPL et que tu es à la recherche de toute information disponible. Puis retour dans le bureau de Valérie, qui me présente le tiroir à casques des élèves ( j'en prends un au passage ça peut servir ).

Comme dans, je pense, tous les aéroclubs de France et du monde, il y a une trèèèèès grande table dans une salle à part, et je me suis toujours demandé pourquoi ( repas avec de nombreux convives, parties de carte géantes, non vraiment je ne vois pas ). Puis soudain j'ai compris, et j'ai compris au moment où nous avons commencé à préparer notre vol. Je prends la pochette de l'avion, et je vais débuter ma formation sur le vénérable F-GDYX, un DR400-120, qui ne dépasse pas 500ft/mn en montée. Je consulte le carnet de bord du Yankee Xray, et m’aperçoit qu'il rentre juste de vol, et qu'il doit rester à peu près deux heures d'autonomie dedans ( bon en fait c'est Valérie qui m'a expliqué comment et où trouver ces infos). Soudainement, photo de l'instant présent, je me retrouve avec les clefs de l'avion, la sacoche de ce dernier, et le carnet de vol dans la main gauche, dans la main droite le casque que me prête l'aéroclub, mon sac de vol, mes affaires perso, et l'Ipad.... Haaaaaaaa c'est donc pour ça les grandes tables, pour étaler toutes ces affaires afin de préparer sereinement son vol avant de partir à l'avion.

Et là premier cours théorique et néanmoins très, super, méga important car c'est la base de la base : le Yankee Xray est un DR400-120 qui en croisière normale vol à un régime moteur de 2500tr/mn et une Vi de 190km/H ( 100 kts à la louche ). Ce dernier consomme 25L/H et dispose d'un réservoir de 110L mais on considère que 10L sont non utilisables pour raison structurelles. Et là question de Valérie : avec le plein de l'avion on à une autonomie de?? Réponse de l'élève : 4H. Ok premier test validé ( FI = 0 - élève = 1 ), oui oui je sais c'était vachement simple, mais on va commencer doucement hein... Puis arrive le premier briefing avant vol : on va aller à l'avion, puis on va faire le cours sur la pré-vol, puis on partira en vol pour faire un peu de maniabilité, découvrir les toutes premières choses telles que les trois axes, le comportement basique mais néanmoins essentiel d'un avion ( manette des gaz au ralenti l'avion descend et accélère, manette des gaz poussée à fond l'avion monte et perd de la vitesse ), et puis on reviendra verticale terrain pour découvrir la plateforme vu d'en haut, et on reviendra se poser. "Bien sûr le programme sera enrichi de quelques surprises en fonction  de tes connaissances aéro " dixit Valérie ( FI=1 - élève=1 ). Et bien croyez moi je n'ai pas été déçu en matière de surprises.

Nous voilà partis à l'avion, en chemin on discute ( à votre avis de quoi discutent un FI et son élève passionné ), puis nous retrouvons le Yankee Xray devant le hangar. Nous étions arrivés par l'arrière de l'avion et juste en arrivant à sa hauteur je le vois se déplacer, gros moment de panique, jusqu'au moment où je vois le pilote qui nous a précédé le tirer jusqu'à la pompe à carburant. La politique de l'aéroclub est que les avions école doivent toujours être rendus avec le plein ( bizarre à mon sens, j'explorerais cette piste ultérieurement... ).
Le pilote fait le plein, puis nous confie la machine, et moi pendant ce temps j'ai toujours mes 12 sacs dans les mains. Puis Valérie me propose de poser mes affaires sur les bandes noires des ailes de l'avion, et reflex de l'habitué des baptêmes de l'air que je suis, et autres vols en guise de sacs de sable, je pose mes affaires sur l'aile droite. " Matthieu à compter de ce jour, tant que tu voleras avec moi et jusqu'au jour où je déciderais que tu pourras voler seul à bord, JE serais en place droite " Phrase lancée avec un grand sourire par Valérie. Et oui, ça peut paraître bête mais voici arrivé ma première émotion aéronautique, je pose mes affaires sur l'aile gauche de l'avion, et à compter de ce jour, tant que je serais avec Valérie, je serais de ce coté.

voila la bête de course :)

Désormais, nous attaquons la visite pré-vol de l'avion, moi réflexe de débutant, je me jette sur la checklist de l'avion afin d'avoir sous les yeux les items de cette fameuse pré-vol. " non non, repose moi ça à sa place, la pré-vol se fait de tête Matthieu " ( FI=2 élève=1 ). Mon FI prend le temps de bien tout m'expliquer, dans le détail, item par item, goupille par goupille, élément par élément, mes questions fusent, les réponses suivent aussitôt, et un véritable échange s'installe entre l'instructeur et son élève. Puis on passe de l'autre coté de l'avion, et là au niveau de l'aile première question à destination de l'élève : "c'est quoi ça?" réponse : " et bien c'est l'aileron " ( rappelez vous quand je vous ai dit que je voulais pas passer pour un con et que j'avais tout révisé dans ma tête ) Réponse de l'instructeur : " tu es sûr de toi? " L'élève : " ho la boulette c'est les volets!!! ".

Une fois la pré-vol finie nous montons dans l'avion, et là première grosse vraie sensation, je monte à gauche, oui oui du même coté où j'ai posé mes affaires sauf qu'entre temps ces dernières ont été déplacées sur la banquette arrière. Non parce-qu'en vol, si besoin d'une carte resté dans le sac qui est sur l'aile de l'avion, je suis pas sûr sûr que ce soit pratique. Puis présentation des instruments, je me vois confier le réglage de l'altimètre puis Valérie démarre l'avion en m'expliquant tout ce qu'elle fait et pourquoi, une fois prêt au roulage, nous nous annonçons à la radio et première mission pour l'élève :" Mâcon info bonjour du F-GDYX un DR400 au parking aéroclub, 2 personnes à bord dont un instructeur pour un vol local puis retour sur les installations Mâcon info " L'instructeur dans la foulée diffuse : " L'élève à 29 ans, à mangé des pâtes à midi et sa voiture est rouge ", et je vous jure que c'est vrai, j'ai pas pu m'empêcher de lui répondre : " ben non ma voiture est grise et j'ai pas mangé de pâtes " jusqu'au moment où elle m'a expliqué que je m'étale trop... Précis concis..  et surtout qu'il faut pas que j'oublie que dans la tour il n'y a pas de contrôleur, mais le bureau du gestionnaire de la plateforme, et qu'on est prêt à rouler. Ok je recommence ( vive l'auto info ) " Mâcon bonjour du F-GDYX un DR400 au parking aéroclub pour un vol local on roule pour la piste 35 ". Parfait dira t'elle.

Puis Valérie me confie le palonnier et donc la direction de l'avion, tout en conservant la manette des gaz avec elle... Je vais déjà apprendre à diriger l'avion et on verra plus tard pour la vitesse. Nous roulons, ou plutôt nous zigzaguons jusqu'au point d'arrêt de la piste 35 qui est la piste préférentielle à Mâcon...

Une fois au point d'arrêt, nous nous lançons dans les traditionnels essais moteur. Ou plutot Valérie fait les essais moteurs et moi j'essaye de suivre tout ce qu'elle m'explique. Pour commencer, le régime moteur est amené a 1800Tr/mn ( je pense que cela doit être fait afin de le soulager pendant les essais ). La pression et température de l'huile moteur sont dans le vert. On passe le contacteur sur un magneto, vérifie qu'il n'y a pas une chute du régime moteur de plus de 150tr/mn, puis on revient sur " both ". Idem avec le deuxième magneto, puis retour sur "both ". on tire la réchauffe carbu, et vérifie qu'il n'y a pas une chute de plus de 80tr/mn ( de mémoire, donc j'espère ne pas dire de bêtise ), on mets le moteur au régime ralenti et vérifie qu'il le tient bien, ce qui est le cas. Essais moteur terminés.

Et bien il est temps de s'avancer sur la piste, on vérifie visuellement qu'il n'y a aucun avion en vent arrière, ni en base, et encore moins en finale. Valérie diffuse le message radio : " Macon du Foxtrot Yankee Xray, nous remontons la piste 35 ". Et là encore une fois, j'essaye de viser la ligne du milieu, et encore une fois je suis a gauche de cette dernière. Valérie passe le transpondeur sur " on " puis explication du FI : " pour savoir si tu es au milieu, il y a un truc très simple, il faut que tu aies la ligne entre les fesses " Pensée de l'élève à ce moment là : " moui moui moui, heu on peu laisser mes fesses où elles sont??? ". Et bien je vous annonce que l'on peu aussi zigzaguer avec la ligne entre les fesses, même si l'on est sur la piste. Tout ceci nous amène déja en bout de piste, et il est temps de faire demi tour à l'aide de la raquette. Et encore une fois, heureusement qu'elle est là Valérie, parceque sinon je crois que je serais tombé en panne de carburant en bout de piste en essayant de faire demi tour et de m'aligner.

Nous sommes maintenant aligné en bout de piste 35, on sort un cran de volet, et cette foutue manette de volets, je me bats encore avec elle. J'arrive pas à me faire à l'idée que contrairement au frein à main d'une voiture, il ne faut pas tirer sur la commande avant d'appuyer sur le bouton. Sauf que là, nous sommes alignés en bout de piste... viiiiiite...... ha punaise mais pourquoi cette putain de manette ne veut pas se débloquer??? Et là éclat de rire de l'instructrice : " Matthieu si tu laches la manette qui te servira à régler ton siège pour utiliser la commande des volets ça ira mieux ". Ben oui, pourquoi se saisir de la grosse commande entre les deux sièges alors qu'il y en a une toute petite en bas du siège. Encore un grand moment de solitude...

Bon ok ça y est, j'ai enfin réussi à sortir un cran de volet pendant que Valérie activait la pompe. Briefing rapide avant décollage : " On mets plein gaz, du pied à gauche pour contrer l'effet de couple, 100km/h on lève doucement le nez de l'avion, on quitte le sol, on le laisse accélérer à 130km/h puis on prends notre taux de montée ". Ok noté. Et bien c'est parti. Le moteur prend ses tours, dans ma tête je me fais ma checklist, " pas d'alarme, on continue, 100km/h ", et au moment où j'allais le dire, j'entends dans mon casque " rotation ". Bon au moins sur ce coup là, je n'ai pas été à la ramasse!! Et je reprends ma checklist : " On le laisse gentiment accélérer à 130km/h, et très vite il va faloir prendre le meilleur taux de montée, à savoir 500ft/mn car en face, ben ya une colline comme un peu partout dans notre région. Voila à peine 1 minute que nous avons quitté le plancher des vaches, et tout va bien, sauf qu'il nous faut respecter la procédure pour le bruit, à savoir un léger virage à gauche afin de préserver les oreilles des gendarmes qui sont juste en dessus de la montée initiale, puis une fois verticale de l'autoroute à peu près à 500ft ASFC on la longe en direction du nord jusqu'a sortir de la zone d'habitation.

Et là nous sommes libérés de toute contrainte de cap et d'altitude. A ce moment là, je ressent quelque chose de très très bizarre, un sentiment d'intense liberté m'envahi, cela me rapelle la sensation ressentie sous l'eau en apnée, lorsque je suis libre de me déplacer dans les 3 dimensions. Et cette sensation est très agréable, je peux aller " presque " où je veux. Est ce donc ça le bonheur? je ne sais pas, moi le bonheur je le connais en bas, avec ma femme, mes enfants, mais là c'est vraiment différent, je ne saurais l'expliquer, mais je crois que c'est simplement le fait de se sentir libre.

Puis très vite nous prenons un cap à l'est, nous voilà au dessus de la Saône, puis derrière il y a Saint Laurent sur notre droite, Feillens sur la gauche de l'appareil, et au nord de Feillens se trouve mon petit village Manziat, et comme par hazard, on y va tout droit. nous voila rendus à 1700 pieds, l'altitude du tour de piste, qui sera notre altitude de croisière pour l'instant. Et là commence la séance du débutant : démonstration des 3 axes : Le tangage, le roulis, et le lacet ( dailleurs je sais pas vous mais moi le coup de la démonstration de l'angle de lacet, pied a fond a gauche, ou à droite, j'ai vraiment du mal à m'y faire ). Je me dis aussi que les instructeurs doivent gravement apprécier de torturer leurs élèves, surtout les débutants comme moi, en leur faisant les pires trucs, parceque j'ai eut aussi droit au taux de montée important avec comme explication : " ça c'est le truc qui fait toujours ressortir les pates ". Heuuuuu vous croyez que mon FI à un T.O.C avec ces histoires de pâtes toutes les 5 minutes?? :)) Je crois que j'ai pas fini d'en manger... des nouilles.

Et enfin nous voila à la verticale de Manziat, mission chercher ma maison, bon ça va pas être compliqué, il y a une usine qui fabrique des gaines plastique de toutes les couleurs juste à coté. Et il est vrai que c'est pas compliqué du tout à trouver, ça fait un grand parc en enrobé avec des tas rouges, bleus, verts, donc ça se voit bien. " Ben en fait Valérie on est juste au dessus de chez moi " réponse : " ha ben ça tombe bien fallait que je te montre le dernier axe : le roulis ". Et là PAF un angle d'inclinaison à 45° voir plus pour bien voir la maison. Et c'est vrai que je la vois bien cette maison, tellement je la vois bien, j'ai l'impression que je vais tomber de l'avion.. le temps de faire encore un 360 et on tire direct plein Est.

" Matthieu à toi les commandes " me lance Valérie soudainement. Première leçon de pilotage, voler en palier, autrement dit, sans descendre ni monter. Pour y arriver, on pose sa main sur la casquette du tableau de bord petit doigt contre celle ci, puis on tend l'index, et prend sur l'horizon un point de repère en face de ce dernier. N'importe quoi, un moustique écrasé sur la verrière, une rayure, ou tout autre élément. Si notre point de repère se retrouve sous l'horizon, nous descendons. Si à l'inverse les restes du pauvre animal se retrouvent au dessus de l'horizon nous montons en altitude. Et là, je me rend très vite compte que de ce coté ci, la simulation ne m'aura rien apporté de bon car je passe mon temps à regarder les instruments, alors qu'il faut regarder dehors.

Début Octobre, j'avais pu faire cette même expérience au cours d'un autre vol, mais voila, dans notre belle région, nous sommes entourés de reliefs donc prendre un point de repère sur un relief accidenté est plus compliqué. Au bout d'un moment, Valérie me montre un repère VFR de la région, le mont  j'ai perdu son nom, mais quand je le retrouverais je le remettrai. Ce repère est un sommet du beaujolais, et mon objectif maintenant est de faire un virage par la droite pour m'y rendre. Sécurité aérienne oblige, avant tout virage nous commençons par vérifier qu'aucun autre avion ne vol sur notre droite ( ou gauche si l'on prévoit de tourner à gauche ) afin d'éviter une collision. Aller je prends mon angle de 30° d'inclinaison, puis j'essaye de sortir de mon virage au bon moment, sans over shooter, et biensur en tenant mon altitude.

Je m'en sorts pas trop mal, sauf que j'ai perdu 300 pieds sur un virage de 90°.... Bon et bien maintenant il faut remonter, aussitôt régime plein gaz, le nez de l'avion remonte, je l'aide un peu au manche, puis nous revoilà à 1700 pieds. C'est dingue comme c'est sensible cette bête là, un instant d'inattention, et hop tu as déjà perdu 300 ft. Comment ils font ceux qui volent aux US sur des distances faramineuses, pour tenir l'altitude, la cap, prendre des photos, filmer, écouter du Mickaël Jackson, casser la croutte et discuter avec les contrôleurs en anglais US in the text? Là à cet instant, je me dis que la route est longue, et que j'ai tout à apprendre, je dois avouer que je suis un peu déçut, je pensais mieux m'en sortir, mais bon, c'est comme ça.

Aussitôt, le dialogue avec Valérie tourne autour du contrôle, que je trouve bizarrement silencieux. Je lui demande si il n'y a pas un moment où nous devons contacter quelqu'un, mais apparament non. Je me souviens que lorsque j'avais consulté les cartes de la région, j'avais été surpris de voir que Lyon info est aussi haut alors qu'à vol d'oiseau nous sommes seulement à 70 km des deux plateformes lyonnaises les plus importantes, dont un aéroport international. Mon instructrice m'indique que quand on reste en local, on conserve affiché 119.00 qui est la fréquence de Mâcon, comme ça on sait tout de suite si un autre appareil se présente dans le circuit, où décolle, bref on se tient au courant de ce qu'il se passe localement. Ce qui me fait bizarre avec Valérie, c'est que a chaque fois qu'elle répond à une de mes question, elle me place toujours dans le cas où je vole seul à bord. Quand je lui ai posé la question du contrôle, elle m'avait répondu : " on vole localement en auto-info, mais le jour ou tu te perds, car un jour ça arrivera, il ne faut pas hésiter à contacter Lyon info. " Heu oui mais là je commence juste alors avant de se perdre, on va attendre un peu non?

Aller dernière branche du vol et vous aller voir qu'elle se charge très vite, mon FI me demande si je suis capable de retrouver notre point de départ et d'y retourner. Je lui réponds que oui, tout du moins , je le crois. Aussitôt elle me demande comment je compte m'y prendre. " Déjà je sais que nous sommes partis vers l'est donc pour rentrer il nous faut retourner vers l'ouest. Puis il y a un moment où forcément on va retrouver la Saone et une fois passer au dessus, il faut trouver l'autoroute qui sera juste derrière. Puis cap au sud, et la plateforme est le long de l'autoroute coincée entre la ville de Macon et l'A6 ". Valérie me réponds que c'est pas mal comme idée, voir même bien, seulement il faut pas se tromper d'autoroute car il y a aussi l'A40 dans la région, et comme on a fait pas mal de virage, il est facile de suivre cette dernière alors qu'en fait nous partons plein Est et que Mâcon est derrière nous. Alors comment être sur que l'on survole bien l'A6?

L'A6 bien connue en France, est l'autoroute qui à un axe nord sud, alors que l'A40 mène vers les deux Savoie, donc axe Est Ouest. Oui oui oui, bon c'est bien Matthieu, mais pendant que tu réfléchis, l'avion continue d'avancer, et le paysage de défiler, et les vaches de brouter, et le vin de vinifier, et mon instructrice de rigoler. " Bon Matthieu on y va? " aussitôt je lui réponds " Oui on y va, mais là dans l'immédiat, j'ai un problème, c'est que d'en haut je pensais que le saone se verrai mieux que ça, et là ben.... je la vois pas, alors soit je tire plein ouest et il y a forcément un moment où je vais tomber dessus, au risque de dévier petit à petit vers le nord sans m'en rendre compte ". Et là l'instructeur est toujours d'une grande aide : " Et donc on fait comment? " Et l'élève essaye toujours tant bien que mal de trouver un point de repère au sol, puis soudain, c'est la lumière au bout du tunnel, je vois une route assez importante suivant un axe Est Ouest, et en la suivant du regard, je repère une zone artisanale que je connait bien pour passer devant chaque jour en allant bosser. " Valérie, nous sommes à la verticale de l'A40, si je la suis en allant à l'ouest je vais forcément tomber sur l'A6 ". Regard à droite, puis je la vois sourire donc j'en conclu que soit j'ai encore dit une bêtise soit j'ai raison, bon de toute façon il faut faire quelquechose, donc cap à l'ouest et si jamais elle me dit " les commandes sont à droite " c'est que j'aurais fait une boulette. Et là rien, elle me laisse faire, puis rapidement je vois se dessiner au loin un échangeur qui ressemble bien à l'endroit ou l'A40 débute, ça y est voila la Saone sous nos fesses puis une fois arrivés proches de ce fameux échangeur, nous survolons l'A6 direction plein sud, puis je vois Mâcon qui sort des arbres, et enfin la délivrance, je vois une grande bande se dessinant au sol. Alléluia, je viens de retrouver la plateforme. " Bien Matthieu, tu as réussi à nous ramener, maintenant on va prévoir de faire une verticale terrain, afin de visiter la plateforme d'en haut, donc on fait quoi? " Et là fièrement, je réponds : " et bien pour une verticale terrain, on prends l'altitude du tour de piste qui est de 1700ft, puis on rajoute 500ft et ça nous donne l'altitude à laquelle nous devons être pour faire une verticale terrain ". Sauf que je sais pas pourquoi mais j'ose pas tirer sur le manche, trop peur de nous retrouver sur le dos. 

Une fois à la bonne altitude, j'essaye de slalomer entre les zones habitées pour pas déranger les gens en dessous., puis conformément à ce qui m'a été demandé, je me dirige droit sur la verticale de LFLM en gardant l'aérodrome sur ma gauche afin de toujours garder la pleine vue dessus. Oui en fait il faut dire que quand on dit qu'on fait une verticale terrain, on est jamais juste au dessus, ben oui parceque sinon on voit rien. Comme je suis à gauche dans l'avion, je vais m'arranger pour passer à l'ouest de la plateforme comme ça je la verrais bien. " Les commandes à droite " me lance Valérie, aussitôt la visite guidée commence. " tu vois la manche à air au sud des installation près de l'aéroclub? et bien ça c 'est l'élément le plus important, ça te donne le sens du vent, et du coup tu sais quelle piste choisir, bon là le vent est faible voir nul donc on va prendre la piste préférentielle " Puis elle me montre les hangars privés, je réussi à repérer le notre, la tour qui n'en n'est pas une, et.. ben c'est tout, c'est une petite plateforme!! " Aller tu reprends les commandes Matthieu et tu nous amène en vent arrière ". Donc cap à l'ouest un cour instant puis une question de Valérie fuse : " Matthieu, un encadrement ça te parle? " Heuuuuuuuuuuu t sure de toi là??? " Oui c'est un exercice de panne moteur, mais je n'ai pas la procédure exacte en tête, tout ce que je sais, c'est qu'il y a une histoire de prendre un cap de 30° par rapport à celui de la vent arrière, puis on entame la base en arrivant à 45° du point où on doit poser nos roues. Ou pas.... " Réponse de valérie : " bon c'est pas tout à fait ça, mais on en est pas loin " et là du coin de l'oeil, je la vois mettre la pompe en marche, alors je jette un regard vers elle, et à ce moment là je pense vu le sourire qu'elle m'a lancé, qu'elle à du lire toute la panique qui se traduisait dans mon regard. Nooooooooon elle va pas faire ça??? et ben si..... manette des gaz plein réduit et là ben l'avion il descend. " tu sais Matthieu, l'avion si tu lui enlève le moteur, ça reste un planneur, donc ça vole, faut juste pas se louper pour revenir au sol, parcequ'il n'y à pas de remise de gaz possible. Et comme c'est une épreuve du pratique, on s’entraîne, et c'est comme tout, ça s'apprend ". Oui oui oui sauf que l'avion continue toujours de descendre, de prendre de la vitesse, et en dessous il y a des maisons pleines de gens, et puis je voudrais bien rentrer entier quand même. Et comme à chaque fois en cas de crise, je me sent ultra détendu, sauf que je sais juste pas quoi faire, déja que j'arrive pas à faire voler un avion en palier, alors un encadrement... 

" Les commandes à droite " Valérie prend son angle de 30°, puis on est déja en base, " hé mais c'est moi ou on est quand même vachement haut là? " Pas grave dira t elle, ya des procédures pour tout en aviation. Sauf que d'un seul coup, j'ai une sensation bizarre, je sent l'avion comme poussé par derrière, comme si les gaz avaient été remis sauf qu'après vérification on est toujours au ralenti. " tu sens là comme si on venait de prendre un coup de pied au cul? et bien c'est le signe qu'on à le vent dans le dos " Et zut, c'est pas bon ça, parcequ'on se pose toujours face au vent et pas l'inverse, en plus on est déjà trop haut. M'en fou c'est pas moi qui ai les commandes, et c'est toujours dans ces moments là que tu te dis que t'es bien content de pas être tout seul à bord.

Et nous voilà partis dans une finale en S, un coup à gauche par rapport à l'axe de la piste, un coup à droite, cette technique à le mérite de nous permettre de perdre de l'altitude sans trop avancer, sauf qu'on a toujours le vent dans le dos. Bon heureusement pour nous, la piste est longue, mais on arrivait un peu vite du fait qu'on était poussé. " Je sais pas si tu as vu Matthieu, mais il y a du monde sur la terrasse de l'aéroclub, alors je vais essayer de m'arrêter avant le taxiway sinon ils vont se foutre de moi ". J'ai le droit de dire que moi aussi madame la FI?? Bon ok je--->

Une fois la vitesse maîtrisée, avant le taxiway, on sort de la piste, et Valérie me demande de faire le message radio. " Foxtrot Yankee Golf, heuuuu non Yankee Xray, la piste 35 est dégagée ". Et là ma première vraie mission m'est confiée : " Je te confie l'avion, tu nous ramène au parking ". hô que j'ai aimé cette demande, qu'est ce que j'aimé me retrouver la main droite sur les gaz, la gauche sur le manche, et les pieds sur les palonniers, comme un vrai, un bon, sauf que... on était au sol, et que je zigzaguais encore et toujours. C'est fou mais à ce moment là, je me suis dit qu'il serait bon de monter la direction assistée sur les petits tagazous d'aéroclub, parceque mes jambes commençaient à vite fatiguer. Surtout qu'il y a un détail qui tue, c'est que comme je vient de le dire, quand on veut faire rouler un de ces petits avions, la direction est aux pieds, et la manette des gaz à la main. Ca peut paraître bête, mais pour moi, simple routier de base, c'est l'inverse, je tourne avec les mains et accélère avec les pieds. En plus, une fois que tu as mis du pied à gauche pour tourner, le réflexe de base, veut que tu relâche la pédale pour que l'avion arrête de tourner.. Et bien non, il faut mettre du pied à droite pour revenir en ligne droite. Après avoir bien zigzagué et bien fait rire l'assistance présente sur la terrasse, nous voila rendus sur le parking sauf que l'on est pas vraiment dans le bon sens, il nous faut faire un quart de tour à gauche quasiment sur place pour placer l'avion à coté du Papa Alpha son grand frère. Une fois que j'aurais rendu l'avion, Valérie repartira aussitôt avec un autre pilote donc on laissera le Yankee Xray ici. La méthode pour se " garer " en épis est pourtant simple, mais encore une fois, je débute, donc tout me parait super compliqué à mettre en oeuvre, du pied à fond a gauche, on fait monter le régime moteur pour donner de la puissance, et hop nous voila face aux hangars. Sauf que.... il faut très vite remettre du pied à droite sinon tu fais comme moi tu te retrouve non plus sur le parking mais sur le taxiway, et non plus face aux hangars, mais tu les as dans le dos. De nouveau , grosse tranche de rire de l'assistance. Et grosse honte pour moi. Valérie reprendra les commandes et bizarrement, elle le range super facilement cet avion. Comme dirait l'autre : " ça c'est l'expérience bullit ".

Avant de couper le moteur, il y a de nouvelles vérifications à faire, puis le moteur s'arrête, j'ai presque envie de dire " enfin ". J'ai l'impression d'avoir passer l'après midi en l'air, derrière l'avion, j'ai noyé 3 fois mon tee shirt tellement j'en ai bavé. Valérie arrête son chrono, pose son casque, je fais de même, puis elle m'annonce 1/2 heure de vol. Quoi?????? une demie heure??? c'est tout?? Alors là je tombe des nues !!

Voila arrivée l'heure de ranger ses affaires, en fait j'ai amené pleins de trucs qui m'ont servi à rien, pour pas dire la totalité. Puis on fait notre briefing dans l'avion, verrière ouverte, et je vous avoue que la petite bise fraiche qui m'arrive dessus est vraiment la bienvenue. 

Désormais j'ai un objectif, ou plutôt un objectif en vol, et un au sol. En vol je devrais m'entrainer à garder l'avion en palier, et au sol, ce sera moi qui ferais la pré-vol, biensur j'aurais le droit à toutes les questions, et toutes les explications de Valérie, mais je dois apprendre et pour apprendre il faut faire. Puis petit à petit on rajoutera un instrument, puis un autre et ainsi de suite.

Pour l'instant, il faut sortir de l'avion, et ben autant il est pas évident de s'y mettre mais en sortir, c'est encore plus drôle quand tu n'as pas la technique. Et je ne sais pas si c'était volontaire ou pas, mais Valérie est sortie de l'avion et après s'être assurée que je me sentais bien, que je n'étais pas malade, et que tout allait bien, m'a laissé là tout seul et s'est éloignée. Comme par pudeur, comme pour me laisser seul un instant, face à un de mes rêves que je suis entrain de toucher du bout du doigt.

Ca y est mon premier vol d'instruction est fini, je dois avouer que je suis un peu déçut de mes piètres performances. Je pensais faire mieux que ça après tant d'années de simu, mais il faut savoir rester humble et se dire que l'aventure ne fait que commencer, que le chemin ne fait que débuter, et que la route est longue vers l'examen final. A ce moment là, je pense à Franck qui à obtenu son PPL il y a quelques mois, David W. qui va pas tarder à le passer, et je réussi enfin à me hisser hors de l'avion avec ceci en tête : " mais comment font ils??? "

Je ne suis qu'un élève pilote parmis tant d'autres, et je mesure la chance que j'ai d'en être là. En même temps, je me dis que ce n'est pas de la chance, car j'ai attendu plus de 15 ans pour réaliser une partie de mon rêve, et je travaille dur pour y arriver. On m'a toujours dis qu'il fallait se donner les moyens d'obtenir ce que l'on veut, et j'y arrive enfin. Malgré tout je sais que d'autres, même avec toute la meilleure volonté du monde ne pourront jamais réaliser cela pour différentes raisons, que ce soit médicale ( et ça à pas été loin d'être mon cas ), pour des raisons financière ou autre. Alors je souhaitais aussi vous dire à vous qui lisez ces lignes, si vous êtes dans ce cas là, que j'ai une pensée pour vous. Avec humilité, j'essayerai à travers quelques récits de vol de vous ramener un bout de rêve afin que vous aussi vous puissiez vous évader, et vous sentir libre.

Je viens de passer une fin d'après midi sensationnelle, j'ai appris pleins de choses, et je quitte l'aéroclub avec une banane phénoménale, et en arrivant à ma voiture, j'ai une dernière pensée pour mes amis, qui je sais, surveillent Facebook et attendent mon retour pour savoir comment ça c'est passé. Donc, via facebook, je leur indique que je me trouve à l'aérodrome de Macon Charnay. Et je ne vous parle même pas de Céline qui doit faire les 100 pas à la maison en se bouffant les doigts en attendant mon appel téléphonique pour lui dire que tout va bien.

Voila une journée qui fini en beauté, en pourtant..... ça avait mal commencé.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

;)