lundi 30 avril 2012

Et pourtant ça avait mal commencé

Samedi 28 Avril 15H30, comme un objectif, cet ultimatum raisonne dans ma tête et le compte à rebours est lancé. Voila presque 15 ans que j'attends ce moment alors forcément, je suis impatient!!

on est vendredi soir, il est 23H, et comme bien souvent le vendredi soir, je suis au boulot, pourtant pas si loin de la maison, mais je suis au boulot. Et comme bien souvent quand je suis au boulot, j'attends. D'habitude quand j'attends au boulot, je trouve toujours un ou deux collègues pour partager nos histoires de route, nos expériences, discuter comme si on se connaissait depuis toujours, alors que l'on s'est rencontré 5 minutes plus tôt. Mais ce soir je suis ailleurs, mon esprit n'est même pas là alors qu'il devrait... Je suis assis dans le véhicule de tête et je n'attends qu'une chose c'est de rentrer chez moi, de rejoindre ma femme que j'aime tant, mes enfants, ma petite famille qui me manque tellement et qui m'attends. Mais aussi mes amis, qui sont chez moi entrain de m'attendre eux aussi. Et puis accessoirement, j'ai cette douleur qui me déchire depuis quelques heures, comme régulièrement depuis quelques mois, j'ai mon articulation sacro-illiaque droite qui me fait terriblement mal. Ça dure 1 jour ou 2, ça arrive petit à petit jusqu'à ne plus pouvoir poser le pied par terre, et ça part subitement en moins de 5 minutes, mais je ne suis pas là pour me plaindre ( je réserve ça à ma chère et tendre :p ) donc revenons à nos moutons.

23H40, je suis enfin libéré, la personne qui contrôlait mon chargement vient de me rendre mes clefs, je vais donc pouvoir fermer les portes de la remorques et enfin rentrer à la maison. Une fois sorti de chez le client, j'ai grosso modo 45 minutes de route pour rentrer au dépôt, plus le temps de ranger mon outil de travail à sa place, de ramasser tout mon bazar accumulé cette semaine, de remplir toute la paperasse... et je pourrais rentrer chez moi.

1H00, me voila enfin devant la maison, et ce que j'aime quand je rentre chez moi, c'est entendre tout ce bazar à l'intérieur, des cris d'enfants qui jouent, les rires des parents qui racontent des bêtises, et comme bien souvent, je marque un temps d'arrêt devant la porte pour profiter de cette ambiance vue de l'extérieur, juste une seconde ou deux, juste le temps de me rendre compte qu'il y a de la vie dans cette maison, même à 1H du matin. Puis à mon entrée, Léa, Lucie et Camille se jettent sur moi pour me saluer, comme toujours. Le temps d'embrasser ma compagne ( un jour je vous parlerais plus longuement de cette femme formidable, que j'aime passionnément, et qui me supporte depuis plus de 7 ans ), d'embrasser la petite dernière, Louise, qui malgré son mois et demi s'agite dans son transat frénétiquement à chaque fois qu'elle voit passer un " grand " dans son champ de vision, si seulement elle pouvait aller jouer elle aussi... puis je finis par saluer ce couple d'amis, qui sont venus passer la soirée chez nous. Et me voila à table avec ces personnes que j'aime, nous partageons quelques verres, beaucoup de bêtises, puis emportés les uns et les autres par la fatigue, il est grand temps d'aller se coucher. Surtout que demain est un grand jour...

Ça y est le jour se lève enfin, après une nuit horrible à tourner dans tous les sens afin d'essayer de trouver une position où je ne souffre pas trop, je décide de me lever car j'en ai marre de pas dormir, un câlin à madame, et c'est le drame, je ne peux pas poser le pied par terre..... et là tout s'écroule, comment monter dans un avion alors que je ne peux même pas sortir de mon lit?? j'essaye malgré tout de me lever, j'arrive non sans peine à aller jusque dans la cuisine, en me servant d'une chaise comme déambulateur ( interdit de se moquer, même si je comprends l'envie ;p ) et la mission trouver un truc pour me soulager... mission accomplie, maintenant, je vais retourner me coucher mais avant je vais aller lever les enfants, et croyez moi que sortir 3 filles de leur lit quand on peut pas se tenir debout et encore moins se baisser, et bien c'est très compliqué. La tradition veut que le week-end commence toujours par un câlin familial dans le lit parental, comme pour nous retrouver tous les 6 après nous être croisés toute la semaine ( enfin c'est surtout moi qui ai croisé mes 5 nénettes ).

Bon et maintenant? et bien j'ai toujours horriblement mal, et dans 6H je dois être sur le terrain pour mon premier enseignement en vue de la préparation du PPL. Que faire? Céline me conseille de prendre RDV chez le médecin, il est même envisagé que j'aille aux urgences, bon je me rabats sur le médecin du village que je ne connais pas, mon médecin étant en vacances et ne pouvant toujours pas me déplacer, je me vois mal faire 20km pour aller à l’hôpital alors qu'il me faut une aide pour me déplacer dans la maison. RDV est pris pour 11H. Et je me décide avec la plus grande peine, et la mort dans l'âme à annuler mon RDV de cette après midi. Après tant d'années d'attente, d'obstacles passés, surmontés, j'y étais enfin, ça commençait à sentir bon le 100LL et pourtant tout s'arrête là bloqué au lit.

Il va donc falloir que je me prépare pour mon RDV  chez le médecin, et après avoir trouvé une position sur le bord du lit ou j'ai un peu moins mal, je me lève non sans mal, et là comme par miracle plus aucune douleur.. aussi bizarre que ça puisse paraître, a chaque fois c'est comme ça, je souffre comme c'est pas permis et en 10 secondes la douleur à disparue.

Et là je vous garantie qu'il m'aura fallu seulement 30 secondes ( en gros le temps de vérifié dans la maison que je me déplace bien et sans douleurs ) pour rappeler l'aéroclub et re-fixer mon RDV, bon comme la première fois, je laisse un message sur le répondeur car la chef pilote à dû très certainement partir en vol.

Après avoir passé la matinée à rien faire à la maison ( ben quoi c'est aussi fait pour ça le WE non? ), je prépare mes affaires pour cette après midi. Je mets en charge l'Ipad, les 250000 et 500000 sont chargées et opérationnelles, j'imprime la version papier de la VAC de LFLM pour l'avoir sous la main, je prends un bloc note et un stylo pour noter une instruction de mon FI ou du contrôle, un ATIS, une clairance, et bien sur embarque mon carnet de vol. Voila l'heure du déjeuner, puis de coucher les enfants pour la sieste, et c'est l'heure du départ pour l'aéroclub.

Sur le chemin, je ne change pas mes habitudes, les red hot à fond dans les hauts parleurs de la voiture, et surtout je respire, je respire, je respire et je respire encore... Il faut dire pour ceux qui ne me connaissent pas que je suis un grand stressé de la vie, je stresse pour un rien et quand ça me prend, et bien, comme pour tout le reste je ne fais pas semblant. Et chez moi le stress se manifeste d'une manière quelque peu embêtante pour l'aviation. Donc je me détends, en mettant le son encore plus fort, puis je respire, je me décontracte, j'essaye de penser à autre chose, tout en récitant mes classiques... bord d'attaque, bord de fuite, ailerons, volets, empennage, volant de compensation, badin ( oui oui Valérie je sais on dit anémomètre et badin est le nom de l'inventeur..:p), horizon artificiel, bref je sais que je vais être questionné, je sais que l'on va tester mes connaissances alors je ne veux pas passer pour un con ( gardez ce que je viens de dire en mémoire pour plus tard!!).

En arrivant à proximité de l'aéroclub bizarrement je suis ultra détendu d'un seul coup je me sens comme un gosse, vous savez comme la nana, dans la pub, qui est dans le tgv et qui s'enfonce dans son siège qui se transforme en nuage sous les effets d'une barre chocolatée très appréciée des enfants dont le nom commence par kinder et finit par maxi. Et plus je m'approche, plus je pense aux autres, aux quelques personnes grâce à qui je suis là... D'abord en tout premier lieu grâce à Céline, mon amour, qui supporte mes histoires d'avion depuis 7 ans et qui accepte de sacrifier un morceau du peu de temps que l'on passe ensemble pour que je puisse assouvir ma passion. Puis à mes copains d'internet, d'IVAO, depuis le début Sylvain, patrouille suisse, MR Jean Louis Coussot( qui habite à 5 km de chez moi et que je n'ai jamais rencontré ), pépé, Yann#2, Yann#1, Claude, Rémi, Michel ( si si vous savez c'est ce grand monsieur qui sais retranscrire sur une feuille de papier au travers d'un dessin toujours humoristique ce fameux instant T ), David W, Fred O, Ugo et pour finir les deux personnages qui m'inspirent le plus en matière aéronautique : Jérémy, et le grand Vincent B ( si si vous savez celui qui va bien finir par faire son IR(A) ). Aussi bizarre que cela puisse paraitre, je sens comme un oeil bienveillant par dessus mon épaule, comme si quelqu'un avait un oeil sur moi et ma formation... quelqu'un que j'admire énormément et qui un jour à dit à deux passionnés qui entament leur PPL(A) : " vous deux je vous ai à l'oeil ". Et au final c'est presque ce dernier qui, inconsciemment, m'a amené à pousser les portes de l'aéroclub, au travers de ses vidéos magnifiques, de ses photos à couper le souffle, et de ces récits que je me délecte à parcourir à chaque retour d'expérience. Et je ne parle même pas de tout le bonheur qu'il a su me donner en me faisant profiter d'un vol au dessus de la normandie.

Ça y est c'est la dernière ligne droite, les derniers 500 mètres avant d'arriver sur le parking de l'aéroclub, et je tenais à partager à ce moment là exactement une image avec vous, ou plutôt deux images, prises sur le vif, qui en y repensant m'ont quelque peu fait rire. 


Si si je vous jure il y a bien un aéroclub là juste derrière...


Pour savoir si on est bientôt arrivé, il faut regarder dans le rétroviseur de la voiture !!

Me voilà enfin sur les lieux, rencontre avec Valérie la chef pilote qui sera mon FI puis on fait la traditionnelle paperasse de début de formation : elle me fait remplir mon carnet de vol ( et en passant me tape gentiment sur les doigts car j'ai rempli mon adresse au stylo noir et non au crayon de bois ), fait une copie de ma Classe2, me donne mes accès privés au site internet permettant les réservations des avions, me donne le code de l'aéroclub, puis direction la météo. Sur cette plateforme, nous avons la chance d'avoir un bureau de météo france où nous pouvons nous rendre quand nous le souhaitons pour avoir un dossier météo de 8 pages, avec si il le faut, un briefing de l'ingé prévisionniste. Tiens voila un personnage avec qui il doit être très intéressant de discuter, surtout quand tu débutes ton PPL et que tu es à la recherche de toute information disponible. Puis retour dans le bureau de Valérie, qui me présente le tiroir à casques des élèves ( j'en prends un au passage ça peut servir ).

Comme dans, je pense, tous les aéroclubs de France et du monde, il y a une trèèèèès grande table dans une salle à part, et je me suis toujours demandé pourquoi ( repas avec de nombreux convives, parties de carte géantes, non vraiment je ne vois pas ). Puis soudain j'ai compris, et j'ai compris au moment où nous avons commencé à préparer notre vol. Je prends la pochette de l'avion, et je vais débuter ma formation sur le vénérable F-GDYX, un DR400-120, qui ne dépasse pas 500ft/mn en montée. Je consulte le carnet de bord du Yankee Xray, et m’aperçoit qu'il rentre juste de vol, et qu'il doit rester à peu près deux heures d'autonomie dedans ( bon en fait c'est Valérie qui m'a expliqué comment et où trouver ces infos). Soudainement, photo de l'instant présent, je me retrouve avec les clefs de l'avion, la sacoche de ce dernier, et le carnet de vol dans la main gauche, dans la main droite le casque que me prête l'aéroclub, mon sac de vol, mes affaires perso, et l'Ipad.... Haaaaaaaa c'est donc pour ça les grandes tables, pour étaler toutes ces affaires afin de préparer sereinement son vol avant de partir à l'avion.

Et là premier cours théorique et néanmoins très, super, méga important car c'est la base de la base : le Yankee Xray est un DR400-120 qui en croisière normale vol à un régime moteur de 2500tr/mn et une Vi de 190km/H ( 100 kts à la louche ). Ce dernier consomme 25L/H et dispose d'un réservoir de 110L mais on considère que 10L sont non utilisables pour raison structurelles. Et là question de Valérie : avec le plein de l'avion on à une autonomie de?? Réponse de l'élève : 4H. Ok premier test validé ( FI = 0 - élève = 1 ), oui oui je sais c'était vachement simple, mais on va commencer doucement hein... Puis arrive le premier briefing avant vol : on va aller à l'avion, puis on va faire le cours sur la pré-vol, puis on partira en vol pour faire un peu de maniabilité, découvrir les toutes premières choses telles que les trois axes, le comportement basique mais néanmoins essentiel d'un avion ( manette des gaz au ralenti l'avion descend et accélère, manette des gaz poussée à fond l'avion monte et perd de la vitesse ), et puis on reviendra verticale terrain pour découvrir la plateforme vu d'en haut, et on reviendra se poser. "Bien sûr le programme sera enrichi de quelques surprises en fonction  de tes connaissances aéro " dixit Valérie ( FI=1 - élève=1 ). Et bien croyez moi je n'ai pas été déçu en matière de surprises.

Nous voilà partis à l'avion, en chemin on discute ( à votre avis de quoi discutent un FI et son élève passionné ), puis nous retrouvons le Yankee Xray devant le hangar. Nous étions arrivés par l'arrière de l'avion et juste en arrivant à sa hauteur je le vois se déplacer, gros moment de panique, jusqu'au moment où je vois le pilote qui nous a précédé le tirer jusqu'à la pompe à carburant. La politique de l'aéroclub est que les avions école doivent toujours être rendus avec le plein ( bizarre à mon sens, j'explorerais cette piste ultérieurement... ).
Le pilote fait le plein, puis nous confie la machine, et moi pendant ce temps j'ai toujours mes 12 sacs dans les mains. Puis Valérie me propose de poser mes affaires sur les bandes noires des ailes de l'avion, et reflex de l'habitué des baptêmes de l'air que je suis, et autres vols en guise de sacs de sable, je pose mes affaires sur l'aile droite. " Matthieu à compter de ce jour, tant que tu voleras avec moi et jusqu'au jour où je déciderais que tu pourras voler seul à bord, JE serais en place droite " Phrase lancée avec un grand sourire par Valérie. Et oui, ça peut paraître bête mais voici arrivé ma première émotion aéronautique, je pose mes affaires sur l'aile gauche de l'avion, et à compter de ce jour, tant que je serais avec Valérie, je serais de ce coté.

voila la bête de course :)

Désormais, nous attaquons la visite pré-vol de l'avion, moi réflexe de débutant, je me jette sur la checklist de l'avion afin d'avoir sous les yeux les items de cette fameuse pré-vol. " non non, repose moi ça à sa place, la pré-vol se fait de tête Matthieu " ( FI=2 élève=1 ). Mon FI prend le temps de bien tout m'expliquer, dans le détail, item par item, goupille par goupille, élément par élément, mes questions fusent, les réponses suivent aussitôt, et un véritable échange s'installe entre l'instructeur et son élève. Puis on passe de l'autre coté de l'avion, et là au niveau de l'aile première question à destination de l'élève : "c'est quoi ça?" réponse : " et bien c'est l'aileron " ( rappelez vous quand je vous ai dit que je voulais pas passer pour un con et que j'avais tout révisé dans ma tête ) Réponse de l'instructeur : " tu es sûr de toi? " L'élève : " ho la boulette c'est les volets!!! ".

Une fois la pré-vol finie nous montons dans l'avion, et là première grosse vraie sensation, je monte à gauche, oui oui du même coté où j'ai posé mes affaires sauf qu'entre temps ces dernières ont été déplacées sur la banquette arrière. Non parce-qu'en vol, si besoin d'une carte resté dans le sac qui est sur l'aile de l'avion, je suis pas sûr sûr que ce soit pratique. Puis présentation des instruments, je me vois confier le réglage de l'altimètre puis Valérie démarre l'avion en m'expliquant tout ce qu'elle fait et pourquoi, une fois prêt au roulage, nous nous annonçons à la radio et première mission pour l'élève :" Mâcon info bonjour du F-GDYX un DR400 au parking aéroclub, 2 personnes à bord dont un instructeur pour un vol local puis retour sur les installations Mâcon info " L'instructeur dans la foulée diffuse : " L'élève à 29 ans, à mangé des pâtes à midi et sa voiture est rouge ", et je vous jure que c'est vrai, j'ai pas pu m'empêcher de lui répondre : " ben non ma voiture est grise et j'ai pas mangé de pâtes " jusqu'au moment où elle m'a expliqué que je m'étale trop... Précis concis..  et surtout qu'il faut pas que j'oublie que dans la tour il n'y a pas de contrôleur, mais le bureau du gestionnaire de la plateforme, et qu'on est prêt à rouler. Ok je recommence ( vive l'auto info ) " Mâcon bonjour du F-GDYX un DR400 au parking aéroclub pour un vol local on roule pour la piste 35 ". Parfait dira t'elle.

Puis Valérie me confie le palonnier et donc la direction de l'avion, tout en conservant la manette des gaz avec elle... Je vais déjà apprendre à diriger l'avion et on verra plus tard pour la vitesse. Nous roulons, ou plutôt nous zigzaguons jusqu'au point d'arrêt de la piste 35 qui est la piste préférentielle à Mâcon...

Une fois au point d'arrêt, nous nous lançons dans les traditionnels essais moteur. Ou plutot Valérie fait les essais moteurs et moi j'essaye de suivre tout ce qu'elle m'explique. Pour commencer, le régime moteur est amené a 1800Tr/mn ( je pense que cela doit être fait afin de le soulager pendant les essais ). La pression et température de l'huile moteur sont dans le vert. On passe le contacteur sur un magneto, vérifie qu'il n'y a pas une chute du régime moteur de plus de 150tr/mn, puis on revient sur " both ". Idem avec le deuxième magneto, puis retour sur "both ". on tire la réchauffe carbu, et vérifie qu'il n'y a pas une chute de plus de 80tr/mn ( de mémoire, donc j'espère ne pas dire de bêtise ), on mets le moteur au régime ralenti et vérifie qu'il le tient bien, ce qui est le cas. Essais moteur terminés.

Et bien il est temps de s'avancer sur la piste, on vérifie visuellement qu'il n'y a aucun avion en vent arrière, ni en base, et encore moins en finale. Valérie diffuse le message radio : " Macon du Foxtrot Yankee Xray, nous remontons la piste 35 ". Et là encore une fois, j'essaye de viser la ligne du milieu, et encore une fois je suis a gauche de cette dernière. Valérie passe le transpondeur sur " on " puis explication du FI : " pour savoir si tu es au milieu, il y a un truc très simple, il faut que tu aies la ligne entre les fesses " Pensée de l'élève à ce moment là : " moui moui moui, heu on peu laisser mes fesses où elles sont??? ". Et bien je vous annonce que l'on peu aussi zigzaguer avec la ligne entre les fesses, même si l'on est sur la piste. Tout ceci nous amène déja en bout de piste, et il est temps de faire demi tour à l'aide de la raquette. Et encore une fois, heureusement qu'elle est là Valérie, parceque sinon je crois que je serais tombé en panne de carburant en bout de piste en essayant de faire demi tour et de m'aligner.

Nous sommes maintenant aligné en bout de piste 35, on sort un cran de volet, et cette foutue manette de volets, je me bats encore avec elle. J'arrive pas à me faire à l'idée que contrairement au frein à main d'une voiture, il ne faut pas tirer sur la commande avant d'appuyer sur le bouton. Sauf que là, nous sommes alignés en bout de piste... viiiiiite...... ha punaise mais pourquoi cette putain de manette ne veut pas se débloquer??? Et là éclat de rire de l'instructrice : " Matthieu si tu laches la manette qui te servira à régler ton siège pour utiliser la commande des volets ça ira mieux ". Ben oui, pourquoi se saisir de la grosse commande entre les deux sièges alors qu'il y en a une toute petite en bas du siège. Encore un grand moment de solitude...

Bon ok ça y est, j'ai enfin réussi à sortir un cran de volet pendant que Valérie activait la pompe. Briefing rapide avant décollage : " On mets plein gaz, du pied à gauche pour contrer l'effet de couple, 100km/h on lève doucement le nez de l'avion, on quitte le sol, on le laisse accélérer à 130km/h puis on prends notre taux de montée ". Ok noté. Et bien c'est parti. Le moteur prend ses tours, dans ma tête je me fais ma checklist, " pas d'alarme, on continue, 100km/h ", et au moment où j'allais le dire, j'entends dans mon casque " rotation ". Bon au moins sur ce coup là, je n'ai pas été à la ramasse!! Et je reprends ma checklist : " On le laisse gentiment accélérer à 130km/h, et très vite il va faloir prendre le meilleur taux de montée, à savoir 500ft/mn car en face, ben ya une colline comme un peu partout dans notre région. Voila à peine 1 minute que nous avons quitté le plancher des vaches, et tout va bien, sauf qu'il nous faut respecter la procédure pour le bruit, à savoir un léger virage à gauche afin de préserver les oreilles des gendarmes qui sont juste en dessus de la montée initiale, puis une fois verticale de l'autoroute à peu près à 500ft ASFC on la longe en direction du nord jusqu'a sortir de la zone d'habitation.

Et là nous sommes libérés de toute contrainte de cap et d'altitude. A ce moment là, je ressent quelque chose de très très bizarre, un sentiment d'intense liberté m'envahi, cela me rapelle la sensation ressentie sous l'eau en apnée, lorsque je suis libre de me déplacer dans les 3 dimensions. Et cette sensation est très agréable, je peux aller " presque " où je veux. Est ce donc ça le bonheur? je ne sais pas, moi le bonheur je le connais en bas, avec ma femme, mes enfants, mais là c'est vraiment différent, je ne saurais l'expliquer, mais je crois que c'est simplement le fait de se sentir libre.

Puis très vite nous prenons un cap à l'est, nous voilà au dessus de la Saône, puis derrière il y a Saint Laurent sur notre droite, Feillens sur la gauche de l'appareil, et au nord de Feillens se trouve mon petit village Manziat, et comme par hazard, on y va tout droit. nous voila rendus à 1700 pieds, l'altitude du tour de piste, qui sera notre altitude de croisière pour l'instant. Et là commence la séance du débutant : démonstration des 3 axes : Le tangage, le roulis, et le lacet ( dailleurs je sais pas vous mais moi le coup de la démonstration de l'angle de lacet, pied a fond a gauche, ou à droite, j'ai vraiment du mal à m'y faire ). Je me dis aussi que les instructeurs doivent gravement apprécier de torturer leurs élèves, surtout les débutants comme moi, en leur faisant les pires trucs, parceque j'ai eut aussi droit au taux de montée important avec comme explication : " ça c'est le truc qui fait toujours ressortir les pates ". Heuuuuu vous croyez que mon FI à un T.O.C avec ces histoires de pâtes toutes les 5 minutes?? :)) Je crois que j'ai pas fini d'en manger... des nouilles.

Et enfin nous voila à la verticale de Manziat, mission chercher ma maison, bon ça va pas être compliqué, il y a une usine qui fabrique des gaines plastique de toutes les couleurs juste à coté. Et il est vrai que c'est pas compliqué du tout à trouver, ça fait un grand parc en enrobé avec des tas rouges, bleus, verts, donc ça se voit bien. " Ben en fait Valérie on est juste au dessus de chez moi " réponse : " ha ben ça tombe bien fallait que je te montre le dernier axe : le roulis ". Et là PAF un angle d'inclinaison à 45° voir plus pour bien voir la maison. Et c'est vrai que je la vois bien cette maison, tellement je la vois bien, j'ai l'impression que je vais tomber de l'avion.. le temps de faire encore un 360 et on tire direct plein Est.

" Matthieu à toi les commandes " me lance Valérie soudainement. Première leçon de pilotage, voler en palier, autrement dit, sans descendre ni monter. Pour y arriver, on pose sa main sur la casquette du tableau de bord petit doigt contre celle ci, puis on tend l'index, et prend sur l'horizon un point de repère en face de ce dernier. N'importe quoi, un moustique écrasé sur la verrière, une rayure, ou tout autre élément. Si notre point de repère se retrouve sous l'horizon, nous descendons. Si à l'inverse les restes du pauvre animal se retrouvent au dessus de l'horizon nous montons en altitude. Et là, je me rend très vite compte que de ce coté ci, la simulation ne m'aura rien apporté de bon car je passe mon temps à regarder les instruments, alors qu'il faut regarder dehors.

Début Octobre, j'avais pu faire cette même expérience au cours d'un autre vol, mais voila, dans notre belle région, nous sommes entourés de reliefs donc prendre un point de repère sur un relief accidenté est plus compliqué. Au bout d'un moment, Valérie me montre un repère VFR de la région, le mont  j'ai perdu son nom, mais quand je le retrouverais je le remettrai. Ce repère est un sommet du beaujolais, et mon objectif maintenant est de faire un virage par la droite pour m'y rendre. Sécurité aérienne oblige, avant tout virage nous commençons par vérifier qu'aucun autre avion ne vol sur notre droite ( ou gauche si l'on prévoit de tourner à gauche ) afin d'éviter une collision. Aller je prends mon angle de 30° d'inclinaison, puis j'essaye de sortir de mon virage au bon moment, sans over shooter, et biensur en tenant mon altitude.

Je m'en sorts pas trop mal, sauf que j'ai perdu 300 pieds sur un virage de 90°.... Bon et bien maintenant il faut remonter, aussitôt régime plein gaz, le nez de l'avion remonte, je l'aide un peu au manche, puis nous revoilà à 1700 pieds. C'est dingue comme c'est sensible cette bête là, un instant d'inattention, et hop tu as déjà perdu 300 ft. Comment ils font ceux qui volent aux US sur des distances faramineuses, pour tenir l'altitude, la cap, prendre des photos, filmer, écouter du Mickaël Jackson, casser la croutte et discuter avec les contrôleurs en anglais US in the text? Là à cet instant, je me dis que la route est longue, et que j'ai tout à apprendre, je dois avouer que je suis un peu déçut, je pensais mieux m'en sortir, mais bon, c'est comme ça.

Aussitôt, le dialogue avec Valérie tourne autour du contrôle, que je trouve bizarrement silencieux. Je lui demande si il n'y a pas un moment où nous devons contacter quelqu'un, mais apparament non. Je me souviens que lorsque j'avais consulté les cartes de la région, j'avais été surpris de voir que Lyon info est aussi haut alors qu'à vol d'oiseau nous sommes seulement à 70 km des deux plateformes lyonnaises les plus importantes, dont un aéroport international. Mon instructrice m'indique que quand on reste en local, on conserve affiché 119.00 qui est la fréquence de Mâcon, comme ça on sait tout de suite si un autre appareil se présente dans le circuit, où décolle, bref on se tient au courant de ce qu'il se passe localement. Ce qui me fait bizarre avec Valérie, c'est que a chaque fois qu'elle répond à une de mes question, elle me place toujours dans le cas où je vole seul à bord. Quand je lui ai posé la question du contrôle, elle m'avait répondu : " on vole localement en auto-info, mais le jour ou tu te perds, car un jour ça arrivera, il ne faut pas hésiter à contacter Lyon info. " Heu oui mais là je commence juste alors avant de se perdre, on va attendre un peu non?

Aller dernière branche du vol et vous aller voir qu'elle se charge très vite, mon FI me demande si je suis capable de retrouver notre point de départ et d'y retourner. Je lui réponds que oui, tout du moins , je le crois. Aussitôt elle me demande comment je compte m'y prendre. " Déjà je sais que nous sommes partis vers l'est donc pour rentrer il nous faut retourner vers l'ouest. Puis il y a un moment où forcément on va retrouver la Saone et une fois passer au dessus, il faut trouver l'autoroute qui sera juste derrière. Puis cap au sud, et la plateforme est le long de l'autoroute coincée entre la ville de Macon et l'A6 ". Valérie me réponds que c'est pas mal comme idée, voir même bien, seulement il faut pas se tromper d'autoroute car il y a aussi l'A40 dans la région, et comme on a fait pas mal de virage, il est facile de suivre cette dernière alors qu'en fait nous partons plein Est et que Mâcon est derrière nous. Alors comment être sur que l'on survole bien l'A6?

L'A6 bien connue en France, est l'autoroute qui à un axe nord sud, alors que l'A40 mène vers les deux Savoie, donc axe Est Ouest. Oui oui oui, bon c'est bien Matthieu, mais pendant que tu réfléchis, l'avion continue d'avancer, et le paysage de défiler, et les vaches de brouter, et le vin de vinifier, et mon instructrice de rigoler. " Bon Matthieu on y va? " aussitôt je lui réponds " Oui on y va, mais là dans l'immédiat, j'ai un problème, c'est que d'en haut je pensais que le saone se verrai mieux que ça, et là ben.... je la vois pas, alors soit je tire plein ouest et il y a forcément un moment où je vais tomber dessus, au risque de dévier petit à petit vers le nord sans m'en rendre compte ". Et là l'instructeur est toujours d'une grande aide : " Et donc on fait comment? " Et l'élève essaye toujours tant bien que mal de trouver un point de repère au sol, puis soudain, c'est la lumière au bout du tunnel, je vois une route assez importante suivant un axe Est Ouest, et en la suivant du regard, je repère une zone artisanale que je connait bien pour passer devant chaque jour en allant bosser. " Valérie, nous sommes à la verticale de l'A40, si je la suis en allant à l'ouest je vais forcément tomber sur l'A6 ". Regard à droite, puis je la vois sourire donc j'en conclu que soit j'ai encore dit une bêtise soit j'ai raison, bon de toute façon il faut faire quelquechose, donc cap à l'ouest et si jamais elle me dit " les commandes sont à droite " c'est que j'aurais fait une boulette. Et là rien, elle me laisse faire, puis rapidement je vois se dessiner au loin un échangeur qui ressemble bien à l'endroit ou l'A40 débute, ça y est voila la Saone sous nos fesses puis une fois arrivés proches de ce fameux échangeur, nous survolons l'A6 direction plein sud, puis je vois Mâcon qui sort des arbres, et enfin la délivrance, je vois une grande bande se dessinant au sol. Alléluia, je viens de retrouver la plateforme. " Bien Matthieu, tu as réussi à nous ramener, maintenant on va prévoir de faire une verticale terrain, afin de visiter la plateforme d'en haut, donc on fait quoi? " Et là fièrement, je réponds : " et bien pour une verticale terrain, on prends l'altitude du tour de piste qui est de 1700ft, puis on rajoute 500ft et ça nous donne l'altitude à laquelle nous devons être pour faire une verticale terrain ". Sauf que je sais pas pourquoi mais j'ose pas tirer sur le manche, trop peur de nous retrouver sur le dos. 

Une fois à la bonne altitude, j'essaye de slalomer entre les zones habitées pour pas déranger les gens en dessous., puis conformément à ce qui m'a été demandé, je me dirige droit sur la verticale de LFLM en gardant l'aérodrome sur ma gauche afin de toujours garder la pleine vue dessus. Oui en fait il faut dire que quand on dit qu'on fait une verticale terrain, on est jamais juste au dessus, ben oui parceque sinon on voit rien. Comme je suis à gauche dans l'avion, je vais m'arranger pour passer à l'ouest de la plateforme comme ça je la verrais bien. " Les commandes à droite " me lance Valérie, aussitôt la visite guidée commence. " tu vois la manche à air au sud des installation près de l'aéroclub? et bien ça c 'est l'élément le plus important, ça te donne le sens du vent, et du coup tu sais quelle piste choisir, bon là le vent est faible voir nul donc on va prendre la piste préférentielle " Puis elle me montre les hangars privés, je réussi à repérer le notre, la tour qui n'en n'est pas une, et.. ben c'est tout, c'est une petite plateforme!! " Aller tu reprends les commandes Matthieu et tu nous amène en vent arrière ". Donc cap à l'ouest un cour instant puis une question de Valérie fuse : " Matthieu, un encadrement ça te parle? " Heuuuuuuuuuuu t sure de toi là??? " Oui c'est un exercice de panne moteur, mais je n'ai pas la procédure exacte en tête, tout ce que je sais, c'est qu'il y a une histoire de prendre un cap de 30° par rapport à celui de la vent arrière, puis on entame la base en arrivant à 45° du point où on doit poser nos roues. Ou pas.... " Réponse de valérie : " bon c'est pas tout à fait ça, mais on en est pas loin " et là du coin de l'oeil, je la vois mettre la pompe en marche, alors je jette un regard vers elle, et à ce moment là je pense vu le sourire qu'elle m'a lancé, qu'elle à du lire toute la panique qui se traduisait dans mon regard. Nooooooooon elle va pas faire ça??? et ben si..... manette des gaz plein réduit et là ben l'avion il descend. " tu sais Matthieu, l'avion si tu lui enlève le moteur, ça reste un planneur, donc ça vole, faut juste pas se louper pour revenir au sol, parcequ'il n'y à pas de remise de gaz possible. Et comme c'est une épreuve du pratique, on s’entraîne, et c'est comme tout, ça s'apprend ". Oui oui oui sauf que l'avion continue toujours de descendre, de prendre de la vitesse, et en dessous il y a des maisons pleines de gens, et puis je voudrais bien rentrer entier quand même. Et comme à chaque fois en cas de crise, je me sent ultra détendu, sauf que je sais juste pas quoi faire, déja que j'arrive pas à faire voler un avion en palier, alors un encadrement... 

" Les commandes à droite " Valérie prend son angle de 30°, puis on est déja en base, " hé mais c'est moi ou on est quand même vachement haut là? " Pas grave dira t elle, ya des procédures pour tout en aviation. Sauf que d'un seul coup, j'ai une sensation bizarre, je sent l'avion comme poussé par derrière, comme si les gaz avaient été remis sauf qu'après vérification on est toujours au ralenti. " tu sens là comme si on venait de prendre un coup de pied au cul? et bien c'est le signe qu'on à le vent dans le dos " Et zut, c'est pas bon ça, parcequ'on se pose toujours face au vent et pas l'inverse, en plus on est déjà trop haut. M'en fou c'est pas moi qui ai les commandes, et c'est toujours dans ces moments là que tu te dis que t'es bien content de pas être tout seul à bord.

Et nous voilà partis dans une finale en S, un coup à gauche par rapport à l'axe de la piste, un coup à droite, cette technique à le mérite de nous permettre de perdre de l'altitude sans trop avancer, sauf qu'on a toujours le vent dans le dos. Bon heureusement pour nous, la piste est longue, mais on arrivait un peu vite du fait qu'on était poussé. " Je sais pas si tu as vu Matthieu, mais il y a du monde sur la terrasse de l'aéroclub, alors je vais essayer de m'arrêter avant le taxiway sinon ils vont se foutre de moi ". J'ai le droit de dire que moi aussi madame la FI?? Bon ok je--->

Une fois la vitesse maîtrisée, avant le taxiway, on sort de la piste, et Valérie me demande de faire le message radio. " Foxtrot Yankee Golf, heuuuu non Yankee Xray, la piste 35 est dégagée ". Et là ma première vraie mission m'est confiée : " Je te confie l'avion, tu nous ramène au parking ". hô que j'ai aimé cette demande, qu'est ce que j'aimé me retrouver la main droite sur les gaz, la gauche sur le manche, et les pieds sur les palonniers, comme un vrai, un bon, sauf que... on était au sol, et que je zigzaguais encore et toujours. C'est fou mais à ce moment là, je me suis dit qu'il serait bon de monter la direction assistée sur les petits tagazous d'aéroclub, parceque mes jambes commençaient à vite fatiguer. Surtout qu'il y a un détail qui tue, c'est que comme je vient de le dire, quand on veut faire rouler un de ces petits avions, la direction est aux pieds, et la manette des gaz à la main. Ca peut paraître bête, mais pour moi, simple routier de base, c'est l'inverse, je tourne avec les mains et accélère avec les pieds. En plus, une fois que tu as mis du pied à gauche pour tourner, le réflexe de base, veut que tu relâche la pédale pour que l'avion arrête de tourner.. Et bien non, il faut mettre du pied à droite pour revenir en ligne droite. Après avoir bien zigzagué et bien fait rire l'assistance présente sur la terrasse, nous voila rendus sur le parking sauf que l'on est pas vraiment dans le bon sens, il nous faut faire un quart de tour à gauche quasiment sur place pour placer l'avion à coté du Papa Alpha son grand frère. Une fois que j'aurais rendu l'avion, Valérie repartira aussitôt avec un autre pilote donc on laissera le Yankee Xray ici. La méthode pour se " garer " en épis est pourtant simple, mais encore une fois, je débute, donc tout me parait super compliqué à mettre en oeuvre, du pied à fond a gauche, on fait monter le régime moteur pour donner de la puissance, et hop nous voila face aux hangars. Sauf que.... il faut très vite remettre du pied à droite sinon tu fais comme moi tu te retrouve non plus sur le parking mais sur le taxiway, et non plus face aux hangars, mais tu les as dans le dos. De nouveau , grosse tranche de rire de l'assistance. Et grosse honte pour moi. Valérie reprendra les commandes et bizarrement, elle le range super facilement cet avion. Comme dirait l'autre : " ça c'est l'expérience bullit ".

Avant de couper le moteur, il y a de nouvelles vérifications à faire, puis le moteur s'arrête, j'ai presque envie de dire " enfin ". J'ai l'impression d'avoir passer l'après midi en l'air, derrière l'avion, j'ai noyé 3 fois mon tee shirt tellement j'en ai bavé. Valérie arrête son chrono, pose son casque, je fais de même, puis elle m'annonce 1/2 heure de vol. Quoi?????? une demie heure??? c'est tout?? Alors là je tombe des nues !!

Voila arrivée l'heure de ranger ses affaires, en fait j'ai amené pleins de trucs qui m'ont servi à rien, pour pas dire la totalité. Puis on fait notre briefing dans l'avion, verrière ouverte, et je vous avoue que la petite bise fraiche qui m'arrive dessus est vraiment la bienvenue. 

Désormais j'ai un objectif, ou plutôt un objectif en vol, et un au sol. En vol je devrais m'entrainer à garder l'avion en palier, et au sol, ce sera moi qui ferais la pré-vol, biensur j'aurais le droit à toutes les questions, et toutes les explications de Valérie, mais je dois apprendre et pour apprendre il faut faire. Puis petit à petit on rajoutera un instrument, puis un autre et ainsi de suite.

Pour l'instant, il faut sortir de l'avion, et ben autant il est pas évident de s'y mettre mais en sortir, c'est encore plus drôle quand tu n'as pas la technique. Et je ne sais pas si c'était volontaire ou pas, mais Valérie est sortie de l'avion et après s'être assurée que je me sentais bien, que je n'étais pas malade, et que tout allait bien, m'a laissé là tout seul et s'est éloignée. Comme par pudeur, comme pour me laisser seul un instant, face à un de mes rêves que je suis entrain de toucher du bout du doigt.

Ca y est mon premier vol d'instruction est fini, je dois avouer que je suis un peu déçut de mes piètres performances. Je pensais faire mieux que ça après tant d'années de simu, mais il faut savoir rester humble et se dire que l'aventure ne fait que commencer, que le chemin ne fait que débuter, et que la route est longue vers l'examen final. A ce moment là, je pense à Franck qui à obtenu son PPL il y a quelques mois, David W. qui va pas tarder à le passer, et je réussi enfin à me hisser hors de l'avion avec ceci en tête : " mais comment font ils??? "

Je ne suis qu'un élève pilote parmis tant d'autres, et je mesure la chance que j'ai d'en être là. En même temps, je me dis que ce n'est pas de la chance, car j'ai attendu plus de 15 ans pour réaliser une partie de mon rêve, et je travaille dur pour y arriver. On m'a toujours dis qu'il fallait se donner les moyens d'obtenir ce que l'on veut, et j'y arrive enfin. Malgré tout je sais que d'autres, même avec toute la meilleure volonté du monde ne pourront jamais réaliser cela pour différentes raisons, que ce soit médicale ( et ça à pas été loin d'être mon cas ), pour des raisons financière ou autre. Alors je souhaitais aussi vous dire à vous qui lisez ces lignes, si vous êtes dans ce cas là, que j'ai une pensée pour vous. Avec humilité, j'essayerai à travers quelques récits de vol de vous ramener un bout de rêve afin que vous aussi vous puissiez vous évader, et vous sentir libre.

Je viens de passer une fin d'après midi sensationnelle, j'ai appris pleins de choses, et je quitte l'aéroclub avec une banane phénoménale, et en arrivant à ma voiture, j'ai une dernière pensée pour mes amis, qui je sais, surveillent Facebook et attendent mon retour pour savoir comment ça c'est passé. Donc, via facebook, je leur indique que je me trouve à l'aérodrome de Macon Charnay. Et je ne vous parle même pas de Céline qui doit faire les 100 pas à la maison en se bouffant les doigts en attendant mon appel téléphonique pour lui dire que tout va bien.

Voila une journée qui fini en beauté, en pourtant..... ça avait mal commencé.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

;)